Radicalisation : 8250 signalements enregistrés en France

Publié le 3 février 2016 à 16h25
Radicalisation : 8250 signalements enregistrés en France

ISLAMISME - Sur l'année 2015, quelque 8.250 hommes et femmes, majeurs et mineurs, ont été signalés pour radicalisation, révèle ce mercredi Le Figaro, qui range dans cette catégorie le repli identitaire, une apologie du terrorisme ou une hostilité aux institutions.

La France compte désormais 8250 individus signalés comme étant radicalisés. Ce chiffre est révélé,  carte à l'appui , par Le Figaro ce mercredi matin. Selon le quotidien, ils étaient 4.015 à l'avoir été en mars 2015, soit, de son point de vue, un doublement des cas en quelques mois. Une vision des choses qui fait débat ( voir ici l'article du Monde qui répond à l'enquête du Figaro ), mais qui a le mérite de faire un point chiffré sur le phénomène.

Ainsi, selon les données récupérées par Le Figaro, l'Ile-de-France, avec un pic à Paris pour un total de 499 cas déclarés, la région Rhône-Alpes et le Sud-Est, sont les régions qui seraient les plus concernées par ces signalements. Une confirmation :  le phénomène n'épargne pas les mineurs. Quelque 20% des signalements enregistrés concernent des moins de 18 ans.

Qui signale ?

En outre, la radicalisation n'implique pas que les hommes. Trois individus signalés sur dix seraient des femmes. Les chiffres présentés font état de 867 adolescentes signalées radicalisées en France. Les services de renseignements ont localisé en Syrie et en Irak 218 femmes françaises ou ressortissantes, ainsi que 51 jeunes filles ayant fui l'Hexagone. "Daech cible des mineures vivant en vase clos dans un univers hyperconnecté et qui cherchent à réhumaniser leur existence en lui donnant un sens", remarque un analyste policier pour Le Figaro.

A l'origine de ce signalement, l'entourage ou les services de l'Etat, de la police, à la gendarmerie, en passant par l'Education nationale, qui ont repéré un repli identitaire, une apologie du terrorisme ou une hostilité aux institutions. A elle seule, la plateforme anti-djihad mise en place par le ministère de l'Intérieur en avril 2014 pour endiguer l'augmentation des départs vers la Syrie et l'Irak a permis de déceler 4.590 profils inquiétants.

"Le déclencheur est dans 95% des cas lié à un contact humain"

L'enquête du Figaro casse certaines idées reçues. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, internet n'est pas à l'origine de cette radicalisation, le web n'est en réalité qu'un outil. Ces individus "ne basculent quasiment jamais en pianotant seuls sur leur ordinateur, analyse l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste. En fait, le déclencheur est dans 95% des cas lié à un contact humain, c'est-à-dire la rencontre avec un intégriste croisé à la sortie du lycée, au pied d'un immeuble ou encore dans une salle de sport. Ensuite seulement, les réseaux sociaux peuvent prendre le relais."

Si le numéro vert anti-djihad s'est montré très efficace, quelque 7,5% du total des individus désignés comme radicalisés ont réussi à rejoindre les zones de combats. Avec toute la question de leur retour dans l'Hexagone.

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La rédaction de TF1info

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