Redoublement : ailleurs, comment fait-on ?

Publié le 24 septembre 2014 à 16h51
Redoublement : ailleurs, comment fait-on ?

EDUCATION – La communauté éducative reçoit mercredi des recommandations pour développer des alternatives au redoublement, dont l'inefficacité pédagogique est pointée par de nombreux experts. D'autres pays ont déjà franchi le pas.

Le redoublement doit devenir "l'exception", avait martelé Najat Vallaud-Belkacem en septembre, appelant à "poursuivre les méthodes alternatives de soutien aux élèves". Le vœu de la ministre de l'Education va être mis en musique mercredi 4 février par le Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO), un jury d'acteurs de terrains mis en place par cette instance devant remettre ses recommandations à la communauté éducative. De quoi radicalement changer la donne dans les classes françaises : selon la dernière étude PISA , la France se situe au cinquième rang sur les 34 pays de l'OCDE pour le nombre de redoublants. 28,4 % des jeunes de 15 ans affirment avoir déjà dû refaire une année scolaire.

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Il n'y a pas qu'en France que le redoublement, jugé inefficace pédagogiquement par la majorité des experts, est de plus en plus mal vu. De nombreux pays y ont déjà renoncé, comme le Japon, l'Allemagne, la Norvège, etc. "En Europe, un tiers des pays a mis fin à cette pratique, au moins pour les premières années de scolarité. Ce qui n'empêche pas leurs élèves d'afficher de bons résultats", nous assure la Nathalie Mons, professeur de sociologie à l'université de Cergy-Pontoise et présidente du Cnesco.

Aux Pays-Bas, des classes "multi-âges"

A la place, d'autres méthodes pédagogiques sont privilégiées. Par exemple, en permettant aux élèves de rattraper leur retard, soit pendant l'été, soit au cours de l'année suivante. En Italie, les étudiants dont les résultats ne son pas à la hauteur doivent obligatoirement passer une partie de leur été en cours pour revenir au niveau. Certains pays, comme l'Allemagne, l'Espagne ou l'Autriche, ont plutôt opté pour la "promotion conditionnelle" : l'enfant est autorisé à passer dans la classe supérieure mais il devra suivre un programme de rattrapage pendant l'année scolaire.

D'autres Etats ont préféré revoir l'organisation même du système scolaire, en créant des classes "multi-âges". Cette méthode, utilisée notamment aux Pays-Bas, en Australie ou au Portugal, consiste à regrouper les élèves en mélangeant les niveaux, CP et CE1, par exemple. Cela permet aux élèves de s'aider entre eux et de mieux surmonter leurs difficultés d'apprentissage.

"La meilleure méthode, toutefois, reste de ne pas attendre que l'élève soit en difficulté pour lui porter assistance", insiste Nathalie Mons. De nombreux pays ont ainsi mis en place des mécanismes de suivi individualisé, comme la Finlande ou le Royaume-Uni, afin de déceler les faiblesses le plus tôt possible. Autant d'idées qui pourraient être réexploitées en France, pour améliorer le système éducatif.


La rédaction de TF1info

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