SOCIAL - Le Premier ministre rencontre ce lundi les cheminots, qui attendent de sa part des gestes de bonne volonté. Edouard Philippe, lui, semble inflexible. Deux nouvelles journées de grève sont prévues mardi et mercredi.
Le gouvernement va-t-il lâcher du lest dans le conflit avec les cheminots ? A la veille d'une rencontre entre ces derniers et le Premier ministre Edouard Philippe, le PDG de la SNCF Guillaume Pepy, estime ce dimanche qu'il reste "de la place pour des amendements" dans la réforme du géant ferroviaire. Matignon, qui recevra également la direction de la compagnie, les associations d'usagers ou les représentants des régions, a de son côté prévenu : certains points ne sont "pas négociables".
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"Je crois que tout le monde a envie d'avancer, simplement la réforme ne peut pas être passée par-dessus bord comme si c'était une option, c'est le statu quo qui est mortel pour la SNCF", a déclaré Guillaume Pepy sur France Culture. "J'ai envie d'une réunion de travail sérieuse, concrète, qui va faire avancer les choses", a-t-il ajouté. "Ce que je crois, c'est que les syndicats vont arriver demain avec des amendements, puis le Premier ministre verra si ces amendements lui paraissent améliorer le texte, sans remettre en cause la nécessité de la réforme."
"S'il a changé d'avis, c'est qu'il a des choses à nous dire"
Si Guillaume Pepy semble tendre la main aux syndicats, le Premier ministre, qui a repris le dossier en main, joue la fermeté. "Nous ne reviendrons pas sur l'ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l'entreprise et sur la fin du recrutement au statut", a réaffirmé Edouard Philippe vendredi sur France Bleu Berry. "Nous l'avons dit, je le répète", a-t-il insisté.
Si Matignon semble inflexible, les tractations iraient pourtant bon train en coulisses. "Il y a dix jours, (il) disait "hors de question de les recevoir". S'il a changé d'avis, c'est qu'il a des choses à nous dire", assurait d'ailleurs jeudi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, réclamant notamment des précisions quant à la reprise de la dette. Si Emmanuel Macron a déjà annoncé, il y a deux semaines, une reprise progressive de celle-ci à compter du premier janvier 2020, reste à savoir, parmi environ 40 milliards, combien sera repris par l'Etat.
Seule certitude : "en cas d'échec" à Matignon, les syndicats lanceront une "journée sans cheminots, sans train" le 14 mai, a rappelé la CFDT Cheminots, qui veut "une profonde et sincère négociation" pour "sortir de l'impasse". Deux nouvelles journées de la "grève perlée" entamée début avril sont quant à elle prévues mardi et mercredi.