RER A : "Faire la queue en station pour faire la queue dans les escaliers pour faire la queue devant le métro..." Les usagers entre humour et désespoir

par Sibylle LAURENT
Publié le 2 novembre 2017 à 10h24
RER A : "Faire la queue en station pour faire la queue dans les escaliers pour faire la queue devant le métro..." Les usagers entre humour et désespoir
Source : Capture écran/Twitter

TRANSPORT - Le trafic a repris ce jeudi, pour le RER A, après trois jours d'interruption. Le soulagement est réel chez les usagers. Mais sans oublier que, même en temps normal, le RER le plus fréquenté d'Europe réserve chaque jour son lot de petites surprises inattendues.

"Si, si, je vous assure, il fonctionne !" Ce cri de joie incrédule sur Twitter, c’est celui d’un usager du RER A, qui a repris son trafic normal ce jeudi, après trois jours d’interruption et autant de suspens. Rouvrira ? Rouvrira pas ? La question se posait, chaque soir, et chaque milieu de journée. Mais ça y est, il est là.

Motif de l’arrêt ? Noyage des voies. Si, si. Le percement malencontreux de la paroi d’un tunnel lundi a entraîné un "écoulement important et soutenu d’eau boueuse et de sable" qui a... noyé les voies sur une cinquantaine de mètres. 

L'incident, rarissime, fait ricaner. Des rames, noyées ? C'est ça, l'excuse qu'ils ont trouvé ? Les internautes proposent donc d'aider la RATP.

Depuis lundi donc, les équipes de la RATP sont sur le pied de guerre pour tout remettre en ordre. Les usagers aussi. Ils n’ont plus qu’un but : trouver un moyen, n’importe lequel, pour rejoindre leur lieu de travail. Et survivre.

Trois jours pendant lesquels des itinéraires de substitution ont été mis en place, mais faisant néanmoins passer aux habitués de sacrés mauvais moments de parcours du combattant. C’est donc avec grande joie qu’ils ont retrouvé leurs moyens de transport préféré. Et comme dit si bien l’adage "qui aime bien châtie bien", les internautes n’ont pas manqué d’étriller – avec humour – les conditions de transport – et de galères – auxquelles ils sont habitués, et qui ont encore franchi un cap ces derniers jours. Parce que, ça se voit, le RER A leur a manqué. 

Parce que le RER, c’est du suspens tous les matins, des surprises, des élans de joie quand ça marche, des crises de désespoir quand il n’y en a pas, bref une relation passionnelle, toujours surprenante, sans aucune routine, ni ronron : on ne sait jamais sur quelle cata on va tomber. Et c'est ça qui est bon.

Le RER A, c’est aussi ce petit plaisir de la promiscuité non désirée, des fumets du voisin dès le matin... Et pas de chance pour vous s’il a sauté l’étape douche-brosse à dent.

Forcément, ça donne envie d'être très égoïste et de privilégier les moyens de transports individuels et le chacun pour soi. Ou de partir vivre loin, loin, sur une île déserte... Pour voir le verre à moitié plein, on dira que prendre le RER A est le meilleur moyen de roder la patience, le détâchement et le lâcher prise. Le début de la sérénité, quoi.

Il y a tant d’histoires sur ce RER, que des légendes émergent, les rêves les plus fous s'échaffaudent... Oui, le RER A est mythique.

Avec plus d'un million de personnes transportées chaque jour, cette ligne est la plus fréquentée d'Europe. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, vient d'annoncer avoir demandé un rapport "pour la semaine prochaine" à SNCF Réseau et aux entreprises en charge du chantier qui a provoqué l'interruption du trafic. "Ce qui s'est passé est inacceptable, je l'ai dit au maître d'ouvrage (SNCF Réseau, ndlr) et je l'ai dit aux entreprises" du groupement Eole (Bouygues Travaux Publics, Eiffage et Razel-Bec), en charge du chantier du RER E, a indiqué la ministre sur Public Sénat.


Sibylle LAURENT

Tout
TF1 Info