Paris Aéroport part en guerre contre les bagages abandonnés par les voyageurs, qui causent des retards

Publié le 27 novembre 2017 à 22h25
Paris Aéroport part en guerre contre les bagages abandonnés par les voyageurs, qui causent des retards
Source : Martin Lee/REX Shutters/REX/SIPA

TRANSPORT - Les bagages abandonnés dans les aéroports parisiens, de plus en plus nombreux, provoquent d'importants retards au décollage. En cause, notamment, l'absence de norme standardisée qui pousse certains voyageurs à laisser derrière eux leurs bagages, pour éviter de payer des frais en plus. Le groupe Paris Aéroport a décidé de lancer une campagne de sensibilisation.

Le groupe Paris Aéroport s'attaque au phénomène des bagages abandonnés, un phénomène en hausse depuis plusieurs années qui a pour effet de provoquer d’importants retards au décollage. A Paris-Charles de Gaulle, une augmentation de 77,8% du nombre de bagages abandonnés a été observée entre 2013 et 2016. "Sur cette base, plus de 400 vols ont été retardés de 53 minutes en moyenne. Ces méfaits sont lourds de conséquences pour les compagnies aériennes", souligne le groupe. Au cours des neufs premiers mois de l'année, plus de 1.000 procédures de bagages abandonnés ont été engagées. Qui, dans un contexte de risque terroriste élevé, nécessite l'intervention de spécialistes et, parfois, l'évacuation de la zone pendant près d'une heure. 

"Certains passagers n'hésitent plus à (les) abandonner dans l'aéroport pour ne pas payer de taxe supplémentaire", confirme Augustin de Romanet, le PDG du groupe Aéroports de Paris (ADP). En cause, l'étourderie des voyageurs mais également le durcissement des politiques des transporteurs vis-à-vis du poids des bagages. Après les compagnies low-cost, les grands transporteurs sont dorénavant de plus en plus nombreux à inciter les voyageurs à se contenter d’une valise en cabine, pour réduire le nombre de bagages en soute.

L'absence d'une norme standardisée

En y regardant de plus près, on comprend d'ailleurs mieux pourquoi. En décourageant les bagages en soute, les transporteurs font de belles économies : les frais liés à l’enregistrement baissent (moins de personnel et de comptoirs), la consommation de kérosène diminue et le temps d’embarquement réduit autorise plus de rotations d’avions. De plus, la surfacturation des bagages en soute rapporte gros aux transporteurs : on parle d'un milliard d’euros par an pour le chiffre d’affaires d’Easyjet ou de Ryanair. Pas toujours simple, toutefois, pour les voyageurs de s'y retrouver dans ce grand bazar.

Les transporteurs les plus généreux tolèrent des valises jusqu’à 56 cm de longueur (roues et poignées comprises), quand d’autres s’arrêtent à 45 cm. Le poids autorisé varie, lui, de 5 à 23 kilogrammes. Faute de norme standardisée, il n’est pas rare que des frais supplémentaires soient réclamés au voyageur lors de l’embarquement. En cas d’aller-retour avec des compagnies différentes, la facture peut alors vite grimper ! En conséquence, un certain nombre de passagers préfèrent abandonner leurs bagages sur place, plutôt que d'avoir à payer des frais en plus. 

Une campagne de sensibilisation

Dans les faits, une amende d'un montant de 450 euros est censée, évidemment, dissuader les passagers d'abandonner leur bagage. Mais d'après ADP, il semble que la sanction soit inefficace pour endiguer le fléau, notamment auprès des voyageurs étrangers. Pour tenter d’y remédier, le groupe Aéroport de Paris a annoncé ce lundi le lancement d'une grande campagne de sensibilisation imaginée en collaboration avec l'agence "Human to Human". Cette campagne, qui sera déclinée en français, anglais et chinois, sera diffusée sur l'ensemble des canaux de l'aéroport.


La rédaction de TF1info

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