Salaire des enseignants : nouvelle hausse annoncée, "insuffisant" selon les syndicats

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Publié le 26 mai 2021 à 22h43
Damien MEYER / AFP
Damien MEYER / AFP - Source : Damien MEYER / AFP

SALAIRE - Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a annoncé mercredi une enveloppe de 700 millions d'euros pour le budget de 2022 afin de revaloriser les revenus des enseignants. Une somme qui "n'est pas à la hauteur de la situation", estiment les syndicats.

Jean-Michel Blanquer sort le chéquier pour les enseignants. Le ministre de l'Éducation a annoncé mercredi une enveloppe de 700 millions d'euros pour le budget de 2022 destinée à la revalorisation des revenus au sein de la profession. Pas suffisant, jugent les syndicats, qui regrettent "une vraie occasion manquée".

Dans le détail, 400 millions sont dédiés aux nouvelles primes. Par ailleurs, "il y a 100 millions d'euros qui permettront la montée en puissance des mesures déjà décidées et 200 millions d'euros pour l'action sociale", a expliqué le ministre, en conclusion du Grenelle de l'éducation à Paris. Selon Jean-Michel Blanquer, la ventilation de cette enveloppe de 700 millions sera discutée "au long du mois de juin" avec les organisations syndicales.

"Beaucoup de bruit pour rien"

Quelles seront les modalités de mise en œuvre ? "L'ensemble des personnels (1,1 millions de personnes dont 860.000 enseignants) est concerné par cette enveloppe, mais la priorité reste donnée aux débuts de carrière de manière à rendre attractif le métier d'enseignant", ajoute-t-on au ministère. Le ministre l'a lui-même reconnu : l'objectif est "d'arriver le plus vite possible à 2.000 euros net par mois pour les professeurs les plus jeunes".

Malgré ces millions d'euros déposés sur la table, les syndicats restent sur leur faim. Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU premier syndicat du secondaire, "400 millions, c'est extrêmement faible". "Ce n'est absolument pas à la hauteur de la situation, surtout pour un ministre qui s'était targué dès son entrée en fonction d'une "revalorisation historique", là, c'est vraiment des mesurettes, c'est beaucoup de bruit pour rien", a-t-elle ajouté.  "On est très loin de ce qu'attendent les enseignants, ça ne va pas assez loin, ce n'est pas des annonces qui vont révolutionner le métier", a regretté Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

La France en dessous de la moyenne européenne

Comme le rappelle les syndicats, les salaires des enseignants français sont inférieurs de 7% en début de carrière à la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "Sur une base pluriannuelle, l'objectif est de rejoindre le peloton de tête des pays de l'OCDE", a d'ailleurs martelé le ministre.

Pour permettre une hausse ciblée sur les débuts de carrières, le budget 2021 du ministère avait déjà été augmenté de 400 millions d'euros (500 millions en année pleine). Ces premières augmentations doivent être versées fin mai. La prime mensuelle ira de 36 euros nets par mois pour des profs ayant entre onze et quinze ans d'ancienneté jusqu'à 100 euros nets mensuels pour les nouveaux titulaires. Elle bénéficiera aux professeurs du primaire comme du secondaire (collèges et lycées).


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