Sans réponse de Parcoursup, il part vivre au Japon : le témoignage d'un étudiant recalé

Publié le 4 septembre 2018 à 12h18
Sans réponse de Parcoursup, il part vivre au Japon : le témoignage d'un étudiant recalé
Source : DENIS CHARLET / AFP

TÉMOIGNAGE - Ce mardi 4 septembre, 8961 candidats sont toujours en attente d’une place dans l’enseignement supérieur via la plateforme Parcoursup. Parmi eux Dylan, 19 ans. Toujours sans proposition de formation, il témoigne auprès de LCI.

Dylan, 19 ans, a eu son bac L en juin 2017 dans l'Yonne. Il fait partie des 8961 étudiants - dont 4421 lycéens - toujours en attente d'une réponse de Parcoursup pour s'inscrire dans l'enseignement supérieur ce mardi 4 septembre. Quelles formations avait-il demandé ? Quelles solutions lui ont été proposées ? Quels sont ses projets ? Il témoigne auprès de LCI.

La formulation des vœux

"J’ai eu mon bac en juillet 2017 et je comptais faire une formation de steward aérien. Pour cela, je n’avais pas besoin de passer par APB (l’ancêtre de Parcoursup, ndlr) donc je n’avais rentré aucun vœu sur le site. Or, je n’ai pas été pris à la formation de steward suite à la visite médicale. J’ai donc travaillé en intérim de juillet 2017 jusqu’à aujourd’hui, en attendant de formuler de nouvelles demandes d’études sur Parcoursup.

A l’ouverture de Parcoursup début janvier, j’avais eu le temps de réfléchir à ce que je voulais faire. J'ai donc rentré plusieurs vœux : BTS communication dans un lycée à Paris, BTS communication dans un lycée à Saint-Etienne, et une faculté de japonais à Paris. Je pensais au moins être sur une liste d’attente, surtout que je précisais pour la fac de japonais que je savais dans quoi je me lançais, que j’étais déjà allé au Japon, que je m’intéressais beaucoup à la culture, que j’apprenais la langue de mon côté. Mais le 25 mai en ouvrant Parcoursup, je découvre que je suis refusé partout."

Les solutions proposées

"La commission académique d’accès à l’enseignement supérieur (CAAES), censée prendre le relais et proposer aux élèves de nouvelles solutions proches de leurs vœux initiaux, n’a pas pu m’aider. Pour ma part, j’ai eu affaire au rectorat de Dijon. Le 14 juin, ils m’ont appelé et m’ont dit : 'Nous n’avons aucune place à vous proposer. Soit vous faites de nouveaux vœux dans une formation différente, soit nous envoyons votre dossier à Lyon étant donné que vous avez fait un vœu à Saint-Etienne. Mais vous ne pourrez pas avoir la formation que vous voulez, toutes les écoles sont pleines'. J’ai tout de même attendu fin juin la phase complémentaire mais il ne restait plus grand chose en BTS, et absolument rien en fac de japonais, que ce soit en LEA et LLCE."

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L'avenir sans proposition(s)

"Me voilà au mois de septembre, sans études ! Je prépare donc un voyage linguistique à Tokyo pour 2019. Cela me permettra d’étudier dans le domaine qui me plait. Je pourrais peut-être intégrer une faculté de japonais l’année prochaine grâce aux compétences acquises lors des quelques mois que je vais passer au Japon."

L'analyse de cet échec

"Pour recruter, les écoles et facultés ont accès aux dossiers de première et de terminale. Or, j’ai eu beaucoup de difficulté en première L. J’ai tout de même continué en terminale, année pendant laquelle j’ai fait énormément d’efforts, des progrès, pour finalement obtenir mon bac avec presque 12 de moyenne. Je pense que cela a pu jouer en ma défaveur, et que je n’étais pas prioritaire. Si j’avais eu mon bac en juin 2018, la donne aurait pu être différente, j’aurais peut-être eu au moins une place sur liste d’attente."


Justine FAURE

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