Sauvetage sur la "montagne tueuse" : Elisabeth Revol, une vie parsemée d'exploits et de drames

Publié le 29 janvier 2018 à 17h07, mis à jour le 29 janvier 2018 à 17h42
Sauvetage sur la "montagne tueuse" : Elisabeth Revol, une vie parsemée d'exploits et de drames

PORTRAIT - Cette alpiniste française a été secourue samedi dans un sauvetage épique sur le Nanga Parbat dans la partie pakistanaise de l'Himalaya. Professeure d'éducation physique dans la vie, Elisabteh Revol est l'auteure de plusieurs exploits en haute montagne. Une vie malheureusement parsemée de drames.

Des hélicoptères de l'armée, des alpinistes chevronnés dépêchés en urgence, une cagnotte qui lève environ 40.000 euros en quelques heures… Le sauvetage samedi soir d'Elisabeth Revol, une Française coincée sur le Nanga Parbat est digne d'un film hollywoodien. Un sauvetage épique à l'image de la "carrière" de cette accro à la montagne, déjà auteure de plusieurs exploits.

En 2008, cette professeure d’éducation physique et sportive dans un collège de la Drôme était parvenue en Himalaya à gravir le Broad Peak (8 051 m), le Gasherbrum I (8 080 m) et le Gasherbrum II (8 035 m), trois des plus hauts sommets du monde. Une triple ascension en seize jours, en solitaire et sans apport d’oxygène. Âgée de 37 ans, cette femme mariée à un antiquaire de la Drôme prend parfois des congés sans solde pour vivre sa passion. Une passion qui remonte à son enfance : elle est "née dans une famille d'alpinistes", a confié à France Info son petit-cousin Noé Michalon. Son père et son frère sont de très bons grimpeurs. Lorsqu'elle s'entraîne, elle gravit des sommets drômois réputés difficiles en courant. C'est un véritable modèle."

"Je me suis rendue compte sur cette montagne qu'on n'était rien"

En 2009, son périple sur l'Annapurna - dont elle gravit le flanc et qui culmine à 8.091 mètres - tourne drame. Son compagnon de cordée, le tchèque Martin Minarik, âgé de 42 ans, trouve la mort en redescendant le sommet. La jeune femme mettra entre parenthèses l'alpinisme durant quelques mois. C'était sans compter l'appel de la montagne : en 2013, elle tente pour la première fois de gravir le Nanga Parba, surnommé "la montagne tueuse". En vain. 

Nouvel essai, en 2015, avec son ami de cordée Tomasz Mackiewiz. L'échec est encore une fois au rendez-vous. "A cette altitude en hiver, on gèle instantanément; un pépin et on est mort", concède-t-elle en 2015 au Dauphiné Libéré. Je me suis rendue compte sur cette montagne qu'on n'était rien." En 2016, les deux alpinistes récidivent… avant de rebrousser chemin. Une vidéo, publiée par l'alpiniste sur Youtube, témoigne des conditions dantesques qu'ils ont endurées avant d'atteindre 7.500 mètres : le froid, la tempête et des murs de glace à surmonter.

La quatrième tentative sera la bonne, en janvier 2018. Sauf qu'Elisabeth Revol rentrera seule, son compagnon ayant trouvé la mort après s'être réfugié dans une faille, à 7.280 d'altitude. "C'est un drame... Elle a réussi l'ascension de Nanga Parbat mais elle revient seule...", a déclaré ce lundi son mari. 


Thomas GUIEN

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