"Sécurité globale" : classements sans suite ou rappels à la loi pour l'essentiel des manifestants arrêtés

Publié le 15 décembre 2020 à 8h27

Source : TF1 Info

POINT - Sur les 124 personnes placées samedi en garde à vue à Paris, 40 ont obtenu un classement sans suite et 41 ont fait l’objet d’un rappel à la loi, dont 30 après présentation devant un magistrat, a annoncé, lundi, le parquet de Paris.

Samedi 12 décembre, 124 personnes, dont 105 majeurs, avaient été placées en garde à vue à Paris après la manifestation à Paris contre la controversée proposition de loi "Sécurité globale". Le parquet a annoncé lundi 14 décembre que 40 personnes placées en garde à vue à Paris ont obtenu un classement sans suite et 41 ont fait l’objet d’un rappel à la loi, dont 30 après présentation devant un magistrat. 

Alors que ces 124 personnes avaient été placées samedi en garde à vue à Paris, dont 105 majeurs, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, les avait qualifiés dans des tweets de "casseurs" ou d’"individus ultra-violents". En tout et pour tout, seules quinze de ces personnes gardées à vue ont été renvoyées en comparution immédiate, dont huit qui se sont déroulées lundi 14 décembre et au moins quatre qui doivent avoir lieu mardi 15 décembre, poursuit le parquet de Paris. Parmi les personnes relâchées, de nombreux journalistes indépendants.

Une manifestation marquée par un changement de tactique par les forces de l'ordre

Selon des éléments recueillis par l'Agence France Presse, un manifestant a été incarcéré lundi après sa condamnation à dix mois de prison dont cinq fermes pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique en récidive, participation à un groupement et outrage. Un autre prévenu a été condamné à dix mois de prison avec sursis, un à quatre mois avec sursis, un autre à trois mois avec sursis. Une personne jugée lundi a vu son procès renvoyé et a été placée d'ici là sous contrôle judiciaire.

Hormis ces personnes en comparution immédiate, quatre autres personnes seront par ailleurs jugées dans les prochains mois. Cinq personnes font en outre l’objet d’enquêtes qui se poursuivent, dont une confiée à un juge d’instruction. Concernant les 19 mineurs placés en garde à vue, le parquet de Paris avait indiqué dimanche que 14 avaient obtenu un classement sans suite et quatre une convocation devant le délégué du procureur. Un dernier avait vu sa garde à vue levée pour poursuite de l’enquête.

Après deux manifestations contre la loi "Sécurité globale" marquées par des violences à Paris, les forces de l’ordre ont samedi changé de tactique en intervenant tout au long de la manifestation par "bonds offensifs" pour interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un "bloc". Des charges dénoncées par les associations, organisations et syndicats à l'origine de la contestation, qui ont dénoncé des "arrestations arbitraires" et jugé ce "déploiement policier et militaire brutalisant et attentatoire au droit de manifester".


La rédaction de TF1info

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