Jackpot de l'Euromillions : ces gagnants pour qui la chance a mal tourné

Publié le 15 juillet 2022 à 10h15

Source : JT 13h Semaine

Un jackpot record de 230 millions d'euros de l'Euromillions est remis en jeu ce vendredi soir.
Une somme qui peut parfois faire tourner la tête...

Non, l'entrée dans le monde des riches n'est pas si aisée. Ce constat, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot l'avaient dressé en 2010 dans leur livre Les millionnaires de la chance, fruit d'une enquête de deux ans auprès d'une centaine de gagnants du Loto.

Ces heureux vainqueurs "sont désarmés par cet argent qui leur échoit subitement", nous expliquaient alors dans une interview les deux sociologues, soulignant que si "en général, les gagnants, même de milieu modeste, arrivent à maîtriser", quelques-uns "n’ont pas su contrôler ce qui leur arrivait et ont fait des bêtises". S'ils restent rares, les cas de gagnants du loto qui ont mal tourné occupent en effet régulièrement les médias ou les tribunaux. Alors qu'un jackpot record de 230 millions d'euros est remis en jeu pour la troisième fois ce vendredi, TF1info vous propose de retracer les histoires de plusieurs de ces millionnaires qui ont sérieusement déchanté.

Une famille pas vraiment reconnaissante

La presse britannique rapportait en 2016 l'histoire de Gillian Bayford, 43 ans, qui avec son mari avait emporté en 2012 la somme record de 187 millions d'euros. Sa famille, à qui elle disait avoir donné pas moins de 25 millions d'euros, lui avait ensuite tourné le dos : elle n'a même pas été invitée au mariage de son frère. “Ils n'arrêtaient pas de me contacter pour que je leur en donne plus. Ils ont déjà acheté des maisons et des voitures, mais ils en voulaient toujours plus”, a raconté cette femme originaire de Dundee, en Ecosse, pour expliquer la rupture avec ses proches. Cerise sur ce triste gâteau : son couple a explosé, son mari étant parti pour refaire sa vie avec une autre... Au moins, le compte en banque de Gillian Bayford reste encore bien garni.

Le destin maudit du boucher de Bègles

Son gain reste le plus gros jamais encaissé en Gironde. Mais son magot lui aura coûté cher. En 2004, Pascal Brun, boucher à Bègles, avait quitté son travail après avoir touché, une semaine avant Noël, 26,2 millions d'euros à l'Euromillions. Flambeur et amateur de voitures italiennes, il s'était ensuite surtout illustré au rayon faits divers, son histoire devenant emblématique des déboires des anciens grands gagnants. En 2009 ainsi, il avait été condamné à trois mois de prison ferme après avoir été retrouvé au volant de sa Ferrari avec deux grammes d'alcool dans le sang (c'était un récidiviste), et avoir tenté de corrompre les policiers pour qu'ils passent l'éponge. 

La même année, ses proches avaient raconté au JDD  que ce gagnant très médiatisé s'était fait cambrioler, "bousculer et insulter dans la rue", et qu'il s'était fait voler 20.000 euros par un artisan venu faire des travaux chez lui. Son frère, qu'il avait aidé à acheter un hôtel, avait également dû se lancer dans une longue procédure contre sa banque, l'opération immobilière ayant tourné au fiasco. En juillet 2017, Pascal Brun est décédé d'un cancer du poumon.

Menacés d'expulsion

En avril 2015, Jacques et Martine Riez expliquaient devant les caméras de  France 3 Haute-Normandie  "beaucoup regretter" d'avoir "touché au capital" et d'avoir aidé des proches, qui à présent leur tournaient le dos. Et pour cause. Gagnants de 10 millions de francs (1,5 millions d'euros) en 2000, le couple de cinquantenaires s'est retrouvé 17 ans plus tard visé par une mesure d'expulsion du logement social de l'Eure qu'il occupait avec ses deux enfants depuis 2008. Après avoir en effet tout dilapidé en menant grand train, sans faire aucun placement, "lui est handicapé et touche 800 euros de la Cotorep, elle est chauffeur de car scolaire, avec un salaire 930 euros", assurait le reportage.

Plumé à cause de mauvais placements

Dix ans plus tôt, il avait empoché 900.000 euros. En 2011,  France Info  nous racontait l'histoire de ce père de famille du Sud de la France, ruiné et même endetté de 600.000 euros à cause de placements hasardeux. Il s'était alors retourné contre la Société Générale, accusant la banque, qui l'avait elle-même assigné et avait hypothéqué sa maison, d'être responsable de ses mauvais choix et de sa déconfiture financière.

Flambeur aux ailes brûlées

Quand elle évoque des histoires de gagnants du loto qui ont mal tourné,  la presse britannique  prend souvent l'exemple, édifiant, de Michael Carrol. En 2002, alors qu'il n'avait que 18 ans, ce jeune homme avait remporté 11 millions d'euros à la loterie nationale. En quelques années, il a tout dépensé en s'offrant une vie de rock-star, avec prostituées, alcool et drogue à gogo (ce qui lui a valu un passage par la case prison), investissant par exemple 1,1 million d'euros dans l'équipe de foot des Rangers de Glasgow ou organisant des courses de stock-car dans son jardin. En 2011, alors qu'il vivait désormais au jour le jour et exerçait à temps partiel le métier de peintre - il a ensuite trouvé un emploi d'ouvrier dans une biscuiterie -, il avait raconté au Sun avoir tenté de se suicider à deux reprises.


Gilles DANIEL

Tout
TF1 Info