Sur Twitter, l'ouverture du don du sang aux gays n'est pas reçue comme la fin d'une discrimination

Publié le 4 novembre 2015 à 11h57
Sur Twitter, l'ouverture du don du sang aux gays n'est pas reçue comme la fin d'une discrimination

REACTIONS - A la suite de l'annonce, par la ministre de la Santé Marisol Touraine, de la fin de l'exclusion des homosexuels du don du sang, de nombreux twittos réagissent ce mercredi, pointant la condition qui sera imposée aux gays avant leur don : un an d'abstinence.

Gays acceptés... mais abstinents seulement. En annonçant ce mercredi l'ouverture du don du sang aux homosexuels, Marisol Touraine y a posé une condition qui concentre la majorité des réactions, indignées pour la plupart : pour pouvoir donner son sang, un garçon qui aime les garçons devra le faire de manière platonique pendant un an ! Ou comment transformer une bonne nouvelle en nouvelle discrimination.

La ministre de la Santé se disait pourtant "fière et heureuse" d'annoncer ce que les associations LGBT réclamaient de longue date. "Fin d'une discrimination et d'un tabou", assène Marisol Touraine sur Twitter. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, lui emboîte le pas en célébrant "la fin d'une discrimination. Un pas supplémentaire vers l'égalité".

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Mais la plupart des twittos ne l'entendent pas vraiment de cette oreille... Et si Jean-Luc Roméro, élu parisien et militant de la cause LGBT et contre le sida, salue la levée de l'interdiction formelle faite aux gays de donner leur sang, il n'approuve pas les conditions qui leur sont imposées.

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Le problème est simple. Avant de donner leur sang, les homosexuels devront, comme les hétéros l'ont toujours fait, remplir un questionnaire destiné à éliminer les candidats dont le comportement est à risque. Or, voici les conditions imposées aux hétéros : "Lorsque vous changez de partenaire, vous devez attendre un délai de 4 mois pour donner votre sang, même si vous avez utilisé un préservatif. D’une manière générale, lorsque vous avez un nouveau partenaire sexuel, il faut attendre un délai de 4 mois après le dernier rapport non protégé pour pouvoir donner votre sang." Si ce sont les pratiques qui sont à risques et non les préférences sexuelles, pourquoi ne pas imposer les mêmes conditions pour tout le monde, s'interrogent de nombreux twittos ?

La condition drastique d'abstinence étant perçue comme une présomption de prise de risque à l'égard des homosexuels, nonobstant les réponses qu'ils peuvent donner au questionnaire préalable, les modalités de cette ouverture du don la font ressentir comme une nouvelle discrimination.

Mercredi matin, le sujet #DonDuSang est rapidement devenu le plus commenté sur Twitter, souvent avec humour.

Finalement, que l'on considère cette semi-ouverture comme un progrès ou non, elle met en tout cas en valeur un point : le combat n'est pas fini pour les associations LGBT...

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La rédaction de TF1info

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