Travailleurs détachés : Manuel Valls menace de ne plus appliquer la directive européenne

Publié le 3 juillet 2016 à 20h27
Travailleurs détachés : Manuel Valls menace de ne plus appliquer la directive européenne

DUMPING SOCIAL - La France demande à Bruxelles un alignement par le haut des cotisations sociales versées par les employeurs des travailleurs détachés dans l'Hexagone. Faute de quoi, Paris pourrait ne plus appliquer la directive européenne.

Manuel Valls hausse le ton sur l'Europe. La France pourrait ne plus appliquer la directive européenne sur les travailleurs détachés, si elle n’obtient pas gain de cause à Bruxelles sur sa demande d'un alignement "par le haut" des cotisations sociales versées par les employeurs, a menacé dimanche Manuel Valls. Aujourd'hui, les travailleurs détachés - qui travaillent pour le compte d'une entreprise européenne dans un autre pays de l'UE - bénéficient du salaire et des congés payés en vigueur dans le pays d'accueil mais l'employeur paye les cotisations sociales en vigueur dans son pays d'origine. 

"C'est une directive qui date de 1996. Le gouvernement français cherche aujourd'hui à convaincre - et beaucoup de pays sont d'accord avec lui - qu'il faut changer, qu'il doit y avoir une égalité de traitement, par le haut, pour lutter contre le dumping social, qu'on doit payer les cotisations sociales les plus élevées (...) Si on ne nous entend pas, il faudra dire que la France n'applique plus cette directive", a déclaré le Premier ministre sur TF1, dans l'émission "Vie politique" .

"Le dumping social est insupportable" 

"Si ce n'est pas possible de convaincre, il faudra revenir là-dessus", a encore affirmé Manuel Valls, fustigeant un "dispositif européen qui fait des ravages majeurs, terribles, dans le monde des salariés, le monde ouvrier". Les travailleurs détachés "ne payent pas (...) les mêmes cotisations sociales" que les salariés des pays où ils travaillent temporairement. "Ce point-là, ça ne peut plus durer (...) le dumping social est insupportable", a martelé le chef du gouvernement.

A LIRE AUSSI >> "Ca ne va pas mieux" : la France séduit de moins en moins les investisseurs étrangers

Il y a une semaine, en déplacement en Normandie, le Premier ministre français Manuel Valls avait estimé que le Brexit , résultat du référendum britannique en faveur du départ de l'UE, permettait de "clarifier" les débats et "refonder" une Europe plus sociale, notamment en bannissant le dumping social et fiscal. 

A LIRE AUSSI 
>>
Brexit : le cri d'alarme de la gauche qui appelle à redynamiser l'Europe
>>
Avec le Brexit, la fin de l'Union européenne à la carte


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info