Trois mois de prison requis contre Alain Soral

Publié le 17 octobre 2014 à 20h09
Trois mois de prison requis contre Alain Soral

JUSTICE - Trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende ont été requis vendredi à l'encontre de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, accusé d'incitation à "la haine, la discrimination ou la violence" à l'égard du journaliste Frédéric Haziza et de la communauté juive.

"On est dans l'appel à la haine de l'autre. Et l'autre, c'est M. Haziza et c'est le Juif. On est au-delà de la liberté d'expression et personne dans notre République ne devrait pouvoir être l'objet de telles attaques", a déclaré le procureur, Annabelle Philippe, lors du procès d'Alain Soral.

Dans une vidéo diffusée en décembre 2012 sur internet, l'accusé "d'incitation à la haine" décernait le titre du "con du mois" à Frédéric Haziza, journaliste de la chaîne parlementaire LCP et de radio J. Celui-ci avait refusé de le recevoir pour parler de son dernier livre en lui reprochant "de véhiculer des messages de haine, de violence, de racisme et d'antisémitisme".

Acharnement et messages de haine

"Si j'ai refusé de recevoir M. Soral, c'est que j'ai été meurtri par ce qui se trouve dans sa littérature et sur son site", s'est expliqué Frédéric Haziza à l'audience, se disant victime depuis lors d'un acharnement des "fans" de Soral qui le poursuivent avec "des messages de haine".

Sur son site, Alain Soral avait également dépeint Frédéric Haziza comme "un journaliste issu de la communauté dont on n'a pas le droit de parler qui occupe...oui c'est le mot...il s'agit d'occupation...à peu près la totalité de la super structure idéologique de la France" et qui fait "un boulot de censeur tribaliste"."J'en ai plus que marre que des gens qui représentent moins de 1% de la population française et qui tiennent à peu près toutes les places de décision crachent à la gueule des Français comme moi", avait-il ajouté en dénonçant "une arrogance, une domination et une malhonnêteté communautaire".

"On tente de me faire taire"

À la barre, Alain Soral, 56 ans, crâne rasé, blouson de cuir sur un tee-shirt portant l'inscription "Goy" en lettres gothiques, s'est présenté comme une victime "de persécutions d'une communauté organisée". "Je suis menacé à travers des procès, on tente de me faire taire", a-t-il lancé en présentant sa vidéo comme "humoristique": "C'est de l'ironie, celle qui fait rire dans les spectacles de l'humoriste Dieudonné", a répondu Soral qui a affirmé ne pas viser tous les juifs mais "la communauté des juifs sionistes communautaires radicalisés".

Frédéric Haziza et plusieurs associations dont l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), SOS racisme et la Ligue des droits de l'Homme se sont constitués parties civiles. Ensemble, ils ont réclamé le retrait de la vidéo incriminée et la publication du jugement sur le site d'Alain Soral et dans plusieurs journaux. SOS racisme et la LDH ont en outre demandé chacun 5.000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 21 novembre.


La rédaction de TF1info

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