Trouverlebontaureau.com, le "Meetic" des vaches

Publié le 27 décembre 2014 à 9h52
Trouverlebontaureau.com, le "Meetic" des vaches

AGRICULTURE - Le site permet de trouver un taureau à ses vaches, pour une insémination artificielle. Un nouvel outil accrocheur pour agriculteur 2.0.

Cyrano affiche une "morphologie à couper le souffle"; César allie "harmonie et finesse"; Arlequin a "l’élégance du Parisien". Mais il ne s’agit pas de pseudos d’hommes ou de mannequins sur des sites de rencontre, mais de … taureaux, autant de prétendants à des amours vaches. Lancé en octobre dernier au Sommet de l’élevage à Cournon, près de Clermont-Ferrand, la plate-forme "trouverlebontaureau.com" ressemble à un site de rencontres classique.

Après avoir rentré sur ce moteur de recherche le profil de sa vache (âge, race) et les critères sur lesquels il souhaite améliorer son troupeau (lait, croissance, développement musculaire et aptitude au vêlage), l’éleveur accède à une dizaine de photos de taureaux au torse bombé et au flanc vigoureux. Avec pour chacun un arbre généalogique sur cinq générations et des données statistiques rigoureusement référencées à faire pâlir de jalousie leurs congénères.

Amourette virtuelle

Huit races différentes, dont deux de croisement, sont proposées sur le site, conçu par l’entreprise de sélection spécialisée dans la génétique des blondes d’Aquitaine, Midatest. Plusieurs partenaires, dont Charolais Univers, mettent également en ligne leur propre sélection de taureaux dédiés à l’insémination artificielle.

Car hélas, entre Bariton et Désirée, l’amourette demeurera uniquement virtuelle. Une fois son choix établi, Sylvain Frobert, qui élève 160 vaches charolaises à Saint-Prix, près de Lapalisse dans l’Allier, s’est adressé à sa coopérative pour commander la précieuse semence du "bellâtre". Elle est vendue sous forme de paillettes estampillées d’un code barre pour la traçabilité. Comme lui, seuls 15% des éleveurs français choisissent l’insémination artificielle pour leur troupeau, plutôt que la monte naturelle.

"Cela a un coût et demande beaucoup de travail et de surveillance pour détecter les chaleurs des vaches prêtes à être inséminées", explique Sylvain Frobert qui a choisi cette méthode pour 90% des vaches de son troupeau, comme le firent avant lui son père et son grand-père. Avec un résultat à la clé : "des marges confortables supérieures à la moyenne départementale" de l’Allier pour cet agriculteur de 33 ans.


La rédaction de TF1info

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