Vaccination pour l'exemple : personnels hospitaliers et grands noms de la médecine prennent la main

Publié le 6 janvier 2021 à 12h27

Source : TF1 Info

EXEMPLARITÉ - Pour convaincre une opinion partagée sur le vaccin contre le coronavirus, la France se convertit à son tour à l'idée de la vaccination pour l'exemple. Devant les caméras, ce ne sont pas les responsables politiques, mais les soignants eux-mêmes, qui en ont pris l'initiative.

Se faire piquer devant les caméras pour convaincre les indécis. Depuis le lancement de la campagne de vaccination contre le Covid-19, les dirigeants politiques de plusieurs pays, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, n'ont pas hésité à se mettre en scène pour "montrer l'exemple". En France, où la stratégie - contestée - a consisté dans un premier temps à concentrer les efforts sur les résidents des Ehpad et leurs personnels, en raison de leur plus forte vulnérabilité ou exposition au virus, les premières images de vaccination qui ont circulé étaient celles de ces personnes âgées prioritaires, à l'instar de la fameuse Mauricette, avec un succès mitigé dans l'opinion. Pas de figures médiatiques, et encore moins politiques, malgré l'appel de 200 maires à se faire vacciner "pour l'exemple" la semaine dernière. 

Après les loupés des premiers jours, l'élargissement rapide de la campagne aux personnels soignants de plus de 50 ans, cette semaine, a profondément changé la donne. Partout en France, les personnels hospitaliers ainsi que de grands noms du monde médical ont pris le taureau par les cornes. On ne compte plus les images de médecins et d'infirmiers se faisant vacciner, prenant le relais d'un pouvoir politique qui peine à rester audible auprès de l'opinion, avec cette fois un message clair.

"Nous avons à donner l'exemple et surtout à manifester la confiance que l'on a envers ce vaccin", affirmait mardi 5 janvier à France Bleu Véronique Desjardins, la directrice du CHU de Rouen, qui a organisé la vaccination de ses 300 médecins concernés, parmi lesquels le chef du service des maladies infectieuses François Caron. 

De l'hôpital Necker à l'hôpital Pompidou, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) a également lancé une vaste campagne de communication sous le hashtag #vaccinfoCOVID, multipliant sur les réseaux sociaux les images des soignants vaccinés, ces fameux soignants aux premières loges, depuis mars dernier, dans la bataille contre la pandémie, applaudis tous les soirs par les Français. Cadres de santé, infirmiers, médecins, secrétaires médicaux, ces volontaires se prêtent au jeu de l'image, qui apparaît désormais primordiale dans cette autre bataille qui est celle de l'opinion. 

Des initiatives similaires ont été lancées aux Hospices Civils de Lyon, au CHU de Lille ou encore à La Timone, à Marseille. Plus de 5000 vaccinations avaient ainsi été effectuées dans les hôpitaux mardi à 17h, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, alors qu'une centaine d'hôpitaux devaient être livrés à leur tour ce mercredi. Pas de quoi, sans doute, rattraper le retard de la France par rapport à ses voisins européens, mais sans doute une occasion rêvée, pour l'exécutif, d'amorcer la campagne de communication prévue dans les prochaines semaines, comme l'a indiqué Emmanuel Macron, mardi 5 janvier, à des élus lors d'une visite en Touraine. 

Des médecins médiatiques en renfort

Depuis lundi, de nombreuses personnalités du monde médical ont également pris le relais de cette campagne. Parmi elles, le professeur Willy Rozenbaum, infectiologue et co-découvreur du virus du VIH dans les années 1980. 

Même exercice pour les médiatiques Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine, et son confrère de la Pitié-Salpêtrière Eric Caumes, vacciné dès ce dimanche à l'Hôtel-Dieu, et par ailleurs partisan de la vaccination obligatoire chez les soignants. L'infectiologue Alain Fischer, le "monsieur vaccin" du gouvernement, a également publié mardi sur son compte Twitter une photo de lui après l'injection. 

D'autres devraient suivre dans les heures qui viennent, avec l'appui de fédérations professionnelles. Le néphrologue Jean-Paul Ortiz, qui a appelé l'ensemble des médecins libéraux "à montrer l'exemple en se vaccinant dès qu'ils le peuvent", le médecin et animateur Michel Cymes ainsi que le généticien Axel Kahn ont annoncé leur intention de le faire mercredi après-midi. Axel Kahn qui, particulièrement critique à l'égard de la stratégie française des derniers jours, est devenu l'un des fers de lance des partisans de l'accélération, estimant qu'il faut "se fixer comme objectif une vaccination massive de 50% de la population française avant l'automne prochain".


La rédaction de TF1info

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