COVID-19 - La vaccination pour les soignants pourrait devenir obligatoire en septembre prochain. Un infirmier et une aide-soignante expliquent leur désaccord.
"Le vaccin, c’est une chance, pas une pénalité", a insisté le ministre de la Santé. Pourtant, la Fédération hospitalière de France (FHF) indique que le taux de vaccination des soignants plafonne à 57% dans les Ehpad et à 64% à l'hôpital. Conséquence ? "Au moins 80 % des professionnels des Ehpad et des établissements de santé" devront avoir reçu leurs deux injections avant début septembre, sinon "une obligation vaccinale pour les professionnels de santé" pourrait être instaurée, a prévenu Olivier Véran.
Cette déclaration en a fait bondir plus d'un. Infirmier en psychiatrie, Christophe explique pourquoi il ne souhaite pas se faire vacciner : "Il faut garder une certaine prudence par rapport au vaccin", témoigne-t-il dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article. "On a trop peu de recul aujourd'hui pour pouvoir affirmer concrètement, et sans erreurs de statistiques, son niveau d'efficacité et de non-risque d'effets secondaires à moyen ou long terme". Dans l'hôpital où il travaille depuis neuf ans, cette situation divise. "Ce qui fait la force des équipes de soins, c’est d'être cohérents et unis, mais la question du vaccin vient renforcer des tensions existantes."
Au début, nous étions des héros, maintenant nous sommes des parias.
Elodie, aide-soignante à Nice
Pour exercer son métier, il avait pourtant accepté de se faire vacciner contre l'hépatite B. Mais "ce passage en force (pour lutter contre le Covid) est très inquiétant", dit-il. "Je trouve que ça infantilise, à la fois le public et les soignants, et en même temps, ça enlève l'autonomie à décider par soi-même." En cas d'obligation, Christophe envisage d'attaquer son employeur en justice.
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Aide-soignante en Ehpad à Nice, Élodie aussi est contre une vaccination immédiate, mais s'y résoudra à contrecœur si elle n'a plus le choix. "J'aime mon métier, j'ai mes résidents, j'ai une famille derrière moi, donc je pense que je serai malheureusement obligée d'accepter de me faire vacciner", confie-t-elle. Comme son confrère, ses doutes se fondent sur le manque de recul à l'égard de ces nouveaux vaccins. Elle déplore par ailleurs d'être désormais traitée en "paria" alors qu'"au début, nous étions des héros."