Ces producteurs de tomates remplacent les pesticides par des insectes

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Publié le 15 avril 2021 à 11h43, mis à jour le 15 avril 2021 à 11h55

Source : JT 20h Semaine

BIODIVERSITÉ – Des insectes ont fait leur apparition dans les plants de tomates mais ils sont les bienvenus. Élevés et mis volontairement dans les plantations, ils ont vocation à remplacer les pesticides.

En Bretagne, les producteurs de tomates ont fait mouche. Ils ont réussi à se passer totalement des pesticides grâce… à des insectes. Premier producteur de France, la Bretagne teste actuellement un nouveau concept. Les agriculteurs ont notamment installé des ruches à bourdons au pied de leurs plantations. Cela permet de polliniser les fleurs qui donneront les tomates très appréciées des Français. Ces bourdons ne sont pas les seuls à travailler. D’autres petites bêtes les ont rejoints pour remplacer les pesticides. "Ça répond à une demande des consommateurs mais aussi des maraîchers qui sont fiers de la façon dont ils cultivent leurs tomates aujourd’hui", affirme Pierre-Yves Jestin, président de Savéol, une coopérative qui commercialise des tomates. 

Défendre ses cultures de manière naturelle est un investissement. Pierre-Yves a acheté des boîtes qui coûtent 25 euros pièce et qui contiennent des petites punaises qui mangent les parasites des tomates. "Ce sont des dégâts qui peuvent être occasionnés sur la plante au travers de nombreuses pontes qui gênent finalement après la croissance de la plante et la photosynthèse", poursuit Pierre-Yves. À chaque nuisible son insecte protecteur. Des larves microscopiques d’une certaine espèce de guêpes ont été installées. Pour l’instant à l’état larvaire, il y en aura une tous les deux mètres carrés chaque semaine quand elles écloront. Tous ces insectes et larves ayant un coût, la coopérative de producteurs bretons a décidé de créer sa propre ferme d’élevage.    

Un investissement d’un million d’euros pour l’élevage des insectes

C’est un lieu unique en Europe, le paradis des insectes. Ici, 130 millions de petites bêtes sont élevées chaque année. Les insectes grandissent sur des plants de tabac, choisis pour ne pas les dépayser, pendant huit semaines avant de voler au secours des tomates. "Le tabac est la même famille de plantes que la tomate donc ça permet aux punaises d’être habituées, une fois qu’elles arrivent sous serre, à avoir une plante similaire sur laquelle elles ont été élevées", explique Virginie Deix, assistante d’élevage d’insectes. 

Les punaises sont dressées à choisir leurs proies, celles qui envahissent les tomates, comme les mouches blanches. "On les alimente avec des mouches blanches parce que ce sont les ravageurs qu’on va retrouver sur les tomates donc on les habitue dès l’élevage à se nourrir de la nourriture qu’elles vont trouver en culture", dévoile Roselyne Souriau, responsable de l’élevage d’insectes. Ces punaises ont été choisies car elles sont les prédatrices de nombreux nuisibles. "Ça va manger des mouches blanches, des pucerons, des acariens, des œufs de papillons, des petites chenilles", énumère Roselyne. Cette alternative demande plus de surveillance et est aussi plus chère. La méthode se répercute sur le prix des tomates qui valent 15% à 20% de plus en rayon mais elles ont déjà trouvé leur public, la demande de ces fruits sans pesticides a été multipliée par quatre. 

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