VIDEO - Le coup de gueule d'un producteur de lait contre la grande distribution

AGROALIMENTAIRE – Interrogé mercredi soir sur iTélé, un producteur de lait a estimé que c'étaient les marges des distributeurs, trop élevées, qui mettaient les agriculteurs en situation de quasi-faillite. Un raisonnement battu en brèche par FranceAgrimer, qui pointe du doigt un autre intermédiaire.
Un vibrant coup de gueule. Dans une séquence diffusée mercredi sur iTélé , Laurent Goudelin, un producteur de lait manifestement très remonté, accuse les distributeurs d'être directement responsables de ses difficultés financières alors que, selon ses propres dires, il "fait tout le boulot". "Ce litre de lait entier est vendu à un euro, alors que, chez moi, il part à 33 centimes", explique-t-il, ajoutant qu'il lui manque 10 centimes pour rentrer dans ses frais. "Moi j'ai fait les fourrages, j'ai élevé les veaux, je tire le lait, je fais tout le boulot, 100 heures par semaine, est-ce que ça vous semble normal ?" s'emporte-t-il.
"Ils n'ont qu'à prendre la brique et à la mettre en rayon"
A qui la faute ? Pour Laurent Goudelin, le coupable est tout désigné : ce sont les distributeurs. "Il n'est pas normal que les distributeurs prennent 50 centimes de marge sur une brique, alors qu'ils n'ont qu'à la prendre et à la mettre en rayon." Selon lui, ce n'est donc pas le consommateur final qui devrait payer plus cher pour faire vivre l'agriculture, mais bien les chaînes de supermarchés qui, estime-t-il, devraient baisser leurs marges.
Problème : à en croire l' observatoire des prix et marges , établi mensuellement par FranceAgrimer, les estimations de notre éleveur sont largement surévaluées. Pour l'institut – qui s'est certes penché sur les prix du lait demi-écrémé et non pas du lait entier –, la marge des distributeurs est en fait bien inférieure, et se situerait plutôt autour de 14 centimes par litre. Soit tout de même trois fois moins. Les chiffres avancés par FranceAgrimer pointent en fait plutôt en direction des industriels, chargés de transformer le lait à l'état brut en briques et bouteilles destinées à la consommation, dont la marge atteindrait 34 centimes par litre.
Réunion vendredi matin
Pour comprendre ces différences dans l'évaluation des prix, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a décidé de réunir vendredi matin tous les acteurs de la filière pour trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde. Reste à savoir s'ils arriveront à s'entendre : une réunion similaire, organisée à la mi-juin entre les professionnels de la filière bovine, s'était soldée par un échec, les hausses négociées n'ayant finalement pas été respectées.
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