Le parc Astérix va fermer son delphinarium : quel avenir pour les dauphins des parcs aquatiques ?

M.D.
Publié le 25 janvier 2021 à 18h00, mis à jour le 25 janvier 2021 à 18h05

Source : JT 20h WE

PROTECTION ANIMALE - Mardi débutera, à l'Assemblée nationale, l'examen en première lecture de la proposition de loi visant à interdire la détention de cétacés. En France, trois établissements en possèdent : le Parc Astérix, Planète Sauvage et Marineland.

Bientôt la fin d'une pratique souvent décriée. Le Parc Astérix a annoncé ce lundi la fermeture prochaine de son delphinarium, où séjournent actuellement huit grands dauphins. Dans un communiqué, l’établissement explique que cette "décision de fermeture repose sur la volonté de se concentrer sur son activité historique de parc d'attraction". Une annonce qui intervient à la veille de l'examen en première lecture de la proposition de loi de lutte contre la maltraitance animale à l’Assemblée nationale. Ce texte prévoit notamment que la détention et la reproduction des cétacés en captivité soit interdite, tout comme leur participation à des spectacles.  

Le 29 septembre dernier, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait répondu en faveur des associations de défense du bien-être animal en annonçant "la fin de la présence d’orques et dauphins dans des delphinariums inadaptés" et "l’arrêt de la reproduction des cétacés captifs". Selon un sondage Ifop de 2018, commandé notamment par l’association C’est Assez et la fondation Brigitte Bardot, sept Français sur dix sont opposés à la captivité de ces animaux dans des parcs aquatiques à des fins de divertissement.

Dans l'Hexagone, en plus du Parc Astérix, deux autres parcs possèdent un delphinarium : celui de Planète Sauvage, près de Nantes (Loire-Atlantique), héberge dix grands dauphins, tandis que celui de Marineland, à Antibes (Alpes-Maritimes), en compte douze. Le destin des dauphins du parc Astérix est déjà scellé. Les animaux rejoindront "lors du premier trimestre 2021" des delphinariums "répondant aux meilleurs critères de bien-être animal", au nombre de 27 en Europe, indique la direction du parc d'attraction.

Pour eux, la mer représente l’inconnu (…) Ils ne savent pas chasser
Martin Böye, responsable scientifique du parc zoologique Planet Sauvage

Tout le problème est en effet de savoir où envoyer ces cétacés ? La réintroduction en milieu naturel est impossible pour ces animaux élevés en captivité. "Pour eux, la mer représente l’inconnu (…) Ils ne savent pas chasser. Il y a consensus sur le fait qu’on ne peut pas les lâcher en pleine mer", explique au micro de TF1 Martin Böye, responsable scientifique du parc zoologique Planète Sauvage. La loi qui sera débattue mardi l’Assemblée nationale prévoit "une période de réflexion de 6 ans" pour déterminer où ces animaux finiront leurs vieux jours. Pas question en tout cas de les transférer dans des parcs à l’étranger. 

De soigneur de "Flipper le dauphin" à militant

Le gouvernement envisage plutôt l’instauration de sanctuaires marins sur le modèle de celui de Bali, en Indonésie. Celui-ci se présente comme une piscine en pleine mer. Le lieu a par exemple accueilli Rocky et Rambo, qui vivaient auparavant dans le bassin d’un hôtel. Les deux cétacés doivent leur salut à l’ancien soigneur de Flipper le dauphin. Devenu militant de la cause animale, Richard O’barry, aujourd'hui âgé de 81 ans, est persuadé que le sanctuaire marin est la meilleure solution pour offrir à ces animaux une fin de vie digne. Désormais à la tête de l'association Dolphin Project, qu'il a fondée voilà maintenant 30 ans, l'ancien dresseur milite contre la fermeture des delphinariums. 

Richard O'Barry consacre ainsi la majeure partie de son temps à rééduquer d'anciens dauphins captifs afin de pouvoir les relâcher en milieu naturel. "Après avoir vécu toute leur vie dans du béton, ils découvrent l’eau de mer, ses marées et ses courants, explique-t-il au micro de TF1. "Dès leur arrivée, nous évaluons chaque individu pour savoir si on peut envisager de le relâcher un jour en pleine mer. Et s’il n’en est pas capable, dans ce cas, on le gardera jusqu’à la fin de sa vie dans le sanctuaire", poursuit-il. Selon les scientifiques, la grande majorité des dauphins nés en captivité ne parviendront jamais à développer un instinct de chasse. La plupart d'entre eux dépendra donc toujours de l’homme pour se nourrir.


M.D.

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