Le vouvoiement, une exception française

Publié le 19 février 2021 à 20h31, mis à jour le 20 février 2021 à 0h42

Source : JT 20h WE

C'est une tendance qui peut sembler être désuète mais qui résiste dans ce monde où l'on s'affranchit de plus en plus des conventions sociales. Le vouvoiement est loin d'être anodin. Marque de respect et d'autorité, dans quelle situation l'utiliser ?

La vie en société, c'est un jeu de convenance, de tradition, de hiérarchie et souvent de mots. Celui du "tu" ou "vous", le casse-tête français. D'où vient ce "vous" qui nous complique tant l'existence ?

La réponse se trouve quelque part à Lyon. Un professeur de lettres est remonté aux origines. Au IIIe siècle à Rome, on y parlait le Latin. C'était le moment où les empereurs parlaient d'eux au pluriel. Bien plus tard, à la Révolution française, le "vous", c'est l'ennemi. Il faut l'abolir, car il symbolise la hiérarchie injuste.

Puisque cela fait aujourd'hui partie de notre quotidien, le vouvoiement est au programme scolaire. Des élèves de CP d'Amiens s'exercent régulièrement à s'adresser aux adultes et la maîtresse, en particulier. Les règles du jeu sont parfois bien plus claires, écrites noir sur blanc. C'est le cas pour les gendarmes et les policiers. Leur code de déontologie stipule sans ambiguïté que vouvoyer la population est obligatoire. Dans le monde du travail, le "tu" a envahi les entreprises, 63% des Français tutoient leur chef direct, mais il y a des nuances intéressantes. Nous osons bien dire "tu" dans le privé plutôt que dans le public. Les hommes se le permettent bien davantage que les femmes. Nous ne sommes donc pas égaux devant le tutoiement en open space. Il peut même être un piège.


La rédaction de TF1info

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