VIDÉO - Les "tiny-houses", une nouvelle arme contre le mal-logement

Publié le 18 octobre 2021 à 9h49

Source : JT 20h WE

INNOVATION - Alors que la construction de logements sociaux s’étire dans le temps et que les offres déjà existantes manquent, les collectivités disposent désormais d’une solution de recours : les "tiny houses", ces micro-maisons rapides à mettre sur pied.

À Villeurbanne, à côté de Lyon, un petit village a éclos sur un ancien parking de friche industrielle : une vingtaine de minimaisons, installées depuis sept mois, hébergent désormais des mères seules vivant avec leurs enfants. Avant d’obtenir une place dans ces tiny houses, constructions facilement transportables, nombre d’entre elles ont souvent erré et traversé des situations de grande précarité. Parmi ces locataires Esther, qui vit avec ses deux enfants dans cette maison de 20 mètres carrés. 

Un logement exigu, dans lequel le lit bébé de l’un de ses enfants est accoudé à la table de la cuisine et où les deux autres lits sont superposés. Mais la jeune mère de famille est rassurée : c’est la première fois qu’elle dispose d’un habitat stable. "Ça me fait du bien de dire que c’est chez moi, d’avoir une clé et de savoir que je dors à l’abri, confie-t-elle dans le reportage du 20H de TF1 en en-tête. Avant, j’étais à la rue, puis à l’hôtel, où l’on ne pouvait que dormir, et même pas cuisiner."

Des logements faciles à installer et à déplacer

Toutes les charges de cette tiny house, dont l’électricité et le chauffage, sont pris en charge. Les frais de construction, qui montent à 30.000 euros, ont été payés par la métropole lyonnaise, qui met à disposition les terrains pour au moins trois ans, d’ici à ce qu’un projet immobilier ne se concrétise.

Dès lors, ces maisons minimalistes, qui ont une durée de vie estimée à une quinzaine d’années, pourront être démontées pour être déplacées ailleurs. "L’objectif est de pouvoir pérenniser ce dispositif, mais sur des terrains différents, et de se déplacer au gré des mouvements de la ville, explique Etienne Prime, coresponsable de l’association Le Mas qui gère ce micro village. Plus on multipliera ces initiatives, plus on aura une chance de mettre fin, ou tout au moins de réduire de manière significative le sans-abrisme dans les villes."

Une solution prisée dans les zones rurales et reculées

Dans les Deux-Sèvres, à Parthenay, village de 10.000 habitants, un chantier de raccordement prépare en une journée seulement une tiny house tout juste sortie de l’usine, avant l’arrivée du travailleur social qui y habitera. Il y paiera 400 euros par mois tout compris, pour 17 mètres carrés avec un petit étage aménagé.

La spécificité de ce parc immobilier insolite est justement de pouvoir se déplacer là où se trouvent les emplois. "Dans certaines communes rurales, il reste encore un boulanger mais pour avoir un apprenti, il a besoin de pouvoir le loger, détaille Valérie Leloup, directrice de l’association Un toit en gâtine. La mobilité est importante pour nous, elle permet de répondre aux besoins et d’avoir plus de réactivité."

Apparu il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, ce type de construction s’est importé en France, où les derniers modèles sont de plus en plus confortables : lave-vaisselle et robinet spécifique pour l’eau potable. Ils sont aussi plus économes et autonomes, grâce à des panneaux solaires et un réservoir d’eau. Une offre particulièrement adaptée donc pour les territoires reculés. 


La rédaction de TF1info

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