VIDÉO - "On y pense encore et on a mal" : 20 ans après la catastrophe AZF, le témoignage d'habitants encore sous le choc

Publié le 21 septembre 2021 à 12h11, mis à jour le 21 septembre 2021 à 12h17

Source : JT 20h Semaine

REPORTAGE - Le 21 septembre 2001, Toulouse était secouée par l'explosion de l'usine chimique AZF. 31 personnes ont été tuées, plus de 2500 blessées. Nous avons recueilli les témoignages de rescapés.

Toulouse a commémoré mardi l'explosion meurtrière de l'usine AZF qui a traumatisé la Ville rose avec, une fois de plus, des hommages en ordre dispersé. Le 21 septembre 2001, plus de 300 tonnes de nitrate d'ammonium stockées dans un hangar du complexe chimique d'AZF, à cinq km du centre-ville, explosent. Une onde sismique de 3,4 sur l'échelle de Richter sera enregistrée, relayée par une onde sonore jusqu’à 80 km de la ville, elle-même accompagnée d’un effet de souffle destructeur et meurtrier. Dans chaque quartier de Toulouse, on croit à une explosion près de chez soi, dix jours après les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis. En plus des 31 morts, la catastrophe fait des milliers de blessés. Et des dizaines de milliers de dossiers d'indemnisation seront ouverts, pour dommages corporels ou matériels.

Vingt ans après, les souvenirs restent indélébiles. "On y pense encore et puis on a mal", confie une femme à notre équipe, dans le reportage en tête de cet article. Le 21 septembre 2001 à 10h17, Patricia et ses deux fils viennent de prendre la voiture pour se rendre au travail quand une violente détonation retentit. Voitures, magasins, tout était détruit. Sur une photo, le véhicule de la famille est recouverte de débris. Patricia se rappelle du chaos : "Un gros nuage avec une pluie de gravats énormes se pulvérisaient sur notre voiture".

"Ne pas oublier"

Sans réfléchir, son fils, Emmanuel, se précipite à l'arrière pour sauver son petit frère. "Je l'ai sorti du véhicule je lui ai dit "tu me sers fort dans les bras, c'est peut-être la dernière fois que je vais te prendre dans les bras et on va courir. Et si je tombe, tu resteras sous moi et on attendra les pompiers", raconte-t-il. Touchés à la tête, les membres de la famille étaient transportés à l'hôpital pour être soignés. Comme eux, des milliers de Toulousains sont blessés. Pauline Miranda était aussi sur la rocade au mauvais moment, la déflagration l'a rendue presque sourde. 

La bataille judiciaire, qui a duré 18 ans, a entraîné la condamnation en 2017 de l'ex-directeur du site Serge Biechlin à 15 mois d'emprisonnement avec sursis et 45.000 euros d'amende. La cour inflige à la société propriétaire de l'usine et filiale de Total, Grande Paroisse, 225.000 euros d'amende. Les deux sont reconnus coupables de "fautes caractérisées" commises par "maladresse", "négligence" ou encore "manquement aux obligations de prudence". Leurs pourvois en cassation sont rejetés le 17 décembre 2019.


La rédaction de TF1 -LCI

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