Fin des avions publicitaires : sur la Côte d’Azur, un entrepreneur a trouvé la parade

M.D.
Publié le 1 juin 2021 à 15h42

Source : JT 13h Semaine

POLÉMIQUE - Depuis quelques jours, un bateau publicitaire sillonne les plages de la Côte d’Azur. Des maires veulent l’interdire mais pour l'heure, un vide juridique les en empêche.

Les avions tractant des banderoles publicitaires ne seront plus autorisés à survoler les plages d’ici à l’année prochaine. Mais la relève semble déjà assurée. Depuis quelques jours, un gigantesque panneau publicitaire "flottant" sillonne la côte entre Théoule-sur-Mer et Juan-les-Pins. Sur l’écran LED de 32 m², installé sur un catamaran naviguant à faible allure à seulement 300 mètres de la plage, des spots publicitaires (silencieux) à destination des riverains et des vacanciers sont diffusés en boucle du matin au soir. 

Et si la disparition annoncée des avions publicitaires n'émeut personne, le déploiement de cet écran publicitaire d'un nouveau genre, lui, n’est pas du goût de tout le monde, comme a pu le constater sur place une équipe de TF1. "C’est moche et inutile", déplore une riveraine. "C’est une pollution visuelle alors qu’on a un spectacle magnifique", s’agace une autre. "On est déjà toute la journée devant des écrans. Et là, on vient pour profiter de la plage et il y a encore un écran. C’est dommage...", déplore à son tour un père de famille.

La préfecture saisie par des élus de 41 communes

Les élus de 41 communes des Alpes-Maritimes, emmenés par le maire (LR) de Cannes David Lisnard, ont demandé expressément à la société Boatcom de ne pas naviguer sur leur côte, invoquant des raisons esthétiques mais aussi de sécurité. Cependant, les communes ne peuvent pas l’interdire. La préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a été saisie en raison d’un vide juridique qui empêche pour l’heure toute action à l’encontre de ce nouveau concept. 

L’argent qu’on récupère est utilisé en partie pour nettoyer la mer et la dépolluer
Pascal Dorster, cofondateur de la société Boatcom

Joint par nos confrères du journal Ouest-France, le directeur de Boatcom, Jean-Pierre Nevoret, tente pour sa part de désamorcer la polémique. "Comment peut-on parler de pollution visuelle alors que le catamaran est en mouvement ? Tous les panneaux statiques en ville, ça, c’est de la pollution visuelle !", soutient l’entrepreneur face aux critiques des élus et des habitants.

D’autant que, assure l'entreprise, cet écran flottant ne sert pas qu’à diffuser des réclames, il collecte également des déchets tout au long de son parcours. "L’argent qu’on récupère est utilisé en partie pour nettoyer la mer et la dépolluer", fait valoir Pascal Dorster, cofondateur de Boatcom, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "L’écran est posé sur un catamaran qui va faire office d’entonnoir et permettre ainsi de collecter les déchets qui se trouvent à la surface", poursuit-il.

Il y a des messages sur l’écologie, si cela peut joindre l’utile à l’agréable
Une mère de famille

Le bateau publicitaire, met par ailleurs en avant l'entreprise, est également utilisé pour diffuser des messages de prévention sur les gestes barrières et le respect de l’environnement. Certains y voient donc malgré tout un intérêt : "Si cela peut joindre l’utile à l’agréable…", souligne une mère de famille. Les communes de Fréjus et Saint-Mandrier-sur-Mer ont déjà fait savoir qu’elles laisseraient le bateau naviguer devant leur côte.


M.D.

Tout
TF1 Info