PREMIÈRE - Un restaurant gastronomique de Colmar, dans le Haut-Rhin, a accueilli ce mardi des clients "cobayes" dans le cadre d'une expérimentation sur le risque de contamination au coronavirus en salle.
Plutôt que de rester les bras croisés, ils ont décidé d'agir. À Colmar, dans le Haut-Rhin, le restaurant étoilé "La Maison des têtes" a rouvert ses portes le temps d'un repas, ou plutôt d'une expérimentation : ce mardi, une poignée de clients a joué les cobayes afin d'évaluer le risque de contamination en salle. Une première dans l'Hexagone. Installés autour d'une table, les quatre convives, en dépit d'un protocole strict, ont pu profiter d'un bon repas, comme le montre la vidéo de TF1 ci-dessus.
"Ça fait du bien, ça manquait ce côté convivial", se réjouit l'un des participants. Si l'établissement est évidemment fermé au public, comme tous les bars et restaurants depuis fin octobre, il explore toutes les solutions anti-Covid pour reprendre une activité. Pour cela, le propriétaire a mis au point un protocole strict avec des médecins et des infectiologues appartenant à des instituts scientifiques.
Avant que les convives ne prennent place sur leurs sièges, la table est désinfectée à l'aide d'une lampe à LED UV. Les faux clients, eux, passent un test au sein du restaurant à l'aide d'un appareil portatif. "Un test salivaire PCR dont le prélèvement est indolore", explique Sofia El Annabi, en charge du développement commercial chez la société SkillCell, spécialiste des tests rapides.
Autour de la table, les convives, tous démasqués, sont séparés par une grande vitre en plexiglas de manière à sécuriser les espaces qui deviennent privatifs. "Le pain, le verre et tout ce qui est bouteille restent dans l'espace de chacun des convives", explique le Dr Jean-Michel Wendling, membre du Comité scientifique de la ville de Strasbourg, qui participe à l'étude.
La mise en place de l'ensemble de ces dispositifs permettrait d'être dans une situation de sécurité et de réduire le risque, qui ne peut jamais être zéro
Le Dr Jean-Michel Wendling
En cuisine aussi, côté fourneaux, l'organisation a été totalement repensée. Four, frigo, plaque... Chaque cuisinier travaille avec son propre matériel. "Nous avons fait en sorte que chaque personne ait un poste à lui et qu'il soit bien équipé pour éviter tout croisement", précise le chef étoilé Éric Girardin, le propriétaire du restaurant. Avant d'être servies aux clients, les assiettes passent sous la lampe à LED UV pour éliminer 99% des agents pathogènes, sans altérer la saveur des aliments.
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Ce protocole expérimental, testé en laboratoire, a impliqué plusieurs institutions, de l'Inserm au CNRS, en passant par le ministère de la Défense (qui a fait des expériences sur la transmission aéroportée du virus). Selon le Dr Jean-Michel Wendling, "la mise en place de l'ensemble de ces dispositifs permettrait d'être dans une situation de sécurité et de réduire le risque, qui ne peut jamais être zéro". Le restaurant attend désormais un retour du ministère du Travail.