Retour à Crépy-en-Valois, un an après le premier décès dû au Covid en France

Il y a un an, jour pour jour, la France recensait son premier décès dû au Covid-19. Il s'agissait d'un enseignant de 60 ans, vivant à Crépy-en-Valois. Un souvenir douloureux pour les habitants, mais instructif pour les chercheurs.
"C'était un prof assez drôle et gentil"... Devant le collège de Crépy-en-Valois, personne n'a oublié Dominique Varoteaux. Cet enseignant de 60 ans est la première victime française du Covid-19. Quatre jours après son décès, la ville se barricadait, les écoles fermaient. Un souvenir amer encore aujourd'hui pour certains Crépinois qui avaient le sentiment d'être devenu persona non grata partout en France. "Vous êtes de Crépy, on vous interdit ci, on vous interdit ça. Ce n'était pas vivable".
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Ici, peut-être un peu plus qu'ailleurs, difficile de retrouver la vie d'avant. Le maire de Crépy-en-Valois a aussi dû combattre le Covid-19. Désormais, plus question de serrer des mains chaleureusement. Pendant la crise, sa commune a enregistré quatre fois plus de décès que d'habitude. "Beaucoup de gens me demandent le nombre de décès et la réponse je ne la donnerai pas, parce que ça reste quelque chose de macabre".
La petite ville de 15 000 habitants porte malgré tout de nombreux espoirs. Depuis un an, l'Institut Pasteur y mène des études sur la population. Dès le mois de mars 2020, des milliers de tests sanguins révélaient que les enfants étaient moins infectés et moins contagieux. Une découverte majeure que les chercheurs doivent aux volontaires. "Eux, qui ont été pointés du doigt au début, ont trouvé utile et important de pouvoir participer à une recherche, qui nous a permis d'en apprendre beaucoup sur la transmission du virus dans les écoles. Ces études ont été utilisées partout dans le monde", souligne le Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à l'Institu Pasteur.
Les recherches reprendront au mois d'avril. D'ici là, l'espoir des habitants tient dans ces petits flacons. Chaque semaine, 300 personnes se font vacciner en Crépy-en-Valois. La sortie de crise prendra du temps. Depuis jeudi soir, le département de l'Oise est placé sous surveillance renforcée.
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