Avec un taux d’occupation record de 201 %, la maison d’arrêt de Villepinte refuse de nouveaux détenus

Publié le 30 mars 2017 à 23h23
Avec un taux d’occupation record de 201 %, la maison d’arrêt de Villepinte refuse de nouveaux détenus

À BOUT - Une semaine après la visite de François Hollande à la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), la directrice a annoncé que l’établissement ne pouvait plus accueillir de nouveaux détenus, faute de place. Le taux d’occupation a atteint le record de 201 %.

À Villepinte, la prison compte 1.132 détenus pour seulement 582 places, soit un taux d’occupation de 201 %. C’est pour cette raison que la directrice de la maison d’arrêt, Léa Polin, tire la sonnette d’alarme. Elle a récemment écrit au président de la République et aux tribunaux de grande instance de Bobigny et de Paris pour les prévenir que la prison ne pouvait plus accueillir de nouveaux détenus. 

"Les détenus ne peuvent pas tous aller au travail, au médical, car ils ont besoin de soins comme tout le monde […] ça génère du conflit en permanence", assure Philippe Kuhn, délégué régional du syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS). 

Des chiffres accablants

En France, les chiffres sont accablants : environ 70.000 sont actuellement incarcérées, un nombre record, alors que les établissements pénitentiaires ne comptent que 58.000 places. Une situation qui explique les conditions d’incarcération parfois déplorables : cellules surpeuplées, matelas au sol, hausse des agressions...

Au-delà de Villepinte, toutes les prisons franciliennes sont au bord de l’explosion. Dans un contexte sécuritaire, les magistrats ont tendance à plus incarcérer. De plus, l’échec de la contrainte pénale, alternative à la prison votée sous Christiane Taubira (loi du 15 août 2014), n’arrange pas la situation. 

La surpopulation carcérale n’est pas un critère pour les magistrats

Les magistrats sont au courant du taux d’incarcération de leur région. Mais ces derniers n’ont pas à prendre en compte cet élément lorsqu’ils condamnent une personne. "La loi nous oblige à prendre en compte un certain nombre de critères et la prison est forcément la dernière des solutions envisagées, c’est la loi qui l’impose. Mais dans ces critères, il n’y a pas le taux de surpopulation en prison", explique Maximin Sanson, secrétaire de l’Union syndicale des magistrats (USM). 

Pour lutter contre la surpopulation, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé la construction de 32 nouvelles maisons d’arrêt. 


La rédaction de TF1info

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