"Protéger" les autres, se sentir plus "libres" : les ados expliquent pourquoi ils se vaccinent

ML
Publié le 3 août 2021 à 9h57, mis à jour le 3 août 2021 à 10h18

Source : JT 20h Semaine

COVID-19 - Depuis le 15 juin, les 12-17 ans ont désormais accès à la vaccination. Au 29 juillet, 37% d’entre eux avaient déjà reçu une injection. Témoignages de mineurs qui font le choix de se faire vacciner, entre protection de l’entourage et liberté retrouvée.

Depuis l’autorisation de la vaccination des adolescents le 15 juin, nombre d’entre eux ont tendu le bras à une injection de vaccin contre le Covid-19, et le mouvement s’accélère. Au 29 juillet, 37% des 12-17 ans avaient reçu au moins une dose, contre 31,8% cinq jours plus tôt, selon les données du Ministère de la Santé. Si bien que certains centres de vaccination leur réservent même une entrée dédiée, comme dans un centre de vaccination à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, présenté dans le reportage en-tête. 

Chaque jour, environ 350 jeunes passent ses portes. "On doit aller au cinéma, et sans le vaccin on ne peut pas y aller", affirme l’une d’entre elles. Si le pass sanitaire ne sera obligatoire pour les adolescents qu’à partir du 30 septembre, ces jeunes volontaires préfèrent se vacciner dès maintenant et s’aligner ainsi sur le reste de la population. Le but : "Aller à des spectacles, retourner au sport" au plus vite, témoigne un jeune garçon. 

"Avec le vaccin, on est un peu plus libre, on peut plus faire de choses", résume Jessica, 13 ans. D’autres choisissent aussi l’injection pour protéger leur entourage, "éviter de contaminer des personnes si j’attrape le virus", estime une adolescente. 

Le virus circule vite parmi les plus jeunes

Car le virus circule vite parmi les plus jeunes. Les 0-19 ans constituent la deuxième tranche d’âge où le taux d’incidence était le plus élevé au 28 juillet, selon les données agrégées par le site CovidTracker. Avec un peu plus de 200 cas pour 100.000 habitants, leur rythme de contamination est bien plus rapide que celui des plus de 40 ans, même si ce sont les 20-39 ans qui enregistrent un taux d’incidence record, avec un indice de plus de 460 environ.  

Par ailleurs, on retrouve notamment les adolescents dans la frange des 17,8% de la population qui reste encore à vacciner pour se rapprocher de l’immunité collective, tandis que 62,2% de la population française a déjà reçu au moins une dose de vaccin au 29 juillet. "C’est dans cette partie-là qu’on retrouve les jeunes entre 12 et 30 ans, et c’est ceux-là qu’il faut vacciner pour obtenir cette fameuse immunité de groupe qui fait que le virus circule moins et est moins susceptible de donner cette poussée épidémique", estime le Pr Robert Cohen, pédiatre infectiologue. 

Pour l’heure, seuls 15,8% des 12-17 ans sont complètement vaccinés. Pour accélérer encore davantage le mouvement, la Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert à l'utilisation du vaccin Moderna pour les adolescents le 28 juillet, suite à l’autorisation délivrée par l’Agence européenne des médicaments. Jusqu'ici, seul le vaccin de Pfizer-BioNTech était autorisé pour les mineurs. 

L'autorisation d'un seul parent nécessaire pour les moins de 12-15 ans, plus d'autorisation du tout pour les 16 et 17 ans

Les conditions de vaccination ont été assouplies pour fluidifier le dispositif. Les adolescents "ont une feuille avec une autorisation parentale à faire remplir à la maison, et ils peuvent venir seuls, sans accompagnateur", affirme Sabrina Omane, coordinatrice du centre. En effet, "l’adolescent de moins de 18 ans peut venir accompagné de l'un de ses parents (ou titulaires de l’autorité parentale)", mais "il s'agit d'une recommandation et non d'une obligation", précise le site de l’Assurance Maladie

"En revanche, il doit impérativement présenter l’autorisation parentale à la vaccination contre la Covid-19 remplie et signée par les 2 parents pour se faire vacciner", poursuit le site. Cette règle a changé depuis la loi adoptée le 25 juillet dernier dans la nuit par l'Assemblée nationale, qui allège le protocole de vaccination pour les adolescents. Désormais, une seule signature est nécessaire pour les 12-16 ans : "Sauf contre-indication médicale reconnue, seul le consentement de l'un ou l'autre des titulaires de l'autorité parentale est requis pour l'injection du vaccin", selon l’article 1er du texte. Tandis que les jeunes de 16 et 17 ans n’auront plus besoin du tout de cette autorisation. 

À noter toutefois : "Les mineurs, même s'ils ont plus de 16 ans et disposent d'une carte Vitale à leur nom, doivent présenter lors de la vaccination la carte Vitale d'un de leurs parents ou une attestation de droit mentionnant le numéro de sécurité sociale d'un de leurs parents", indique le site de l’Assurance Maladie. Le but de cette précaution pour les professionnels de santé : remplir l'outil Vaccin Covid en vue d’obtenir une attestation de vaccination certifiée.

Pour ceux qui ne seraient pas totalement vaccinés à la rentrée, une campagne de vaccination est prévue dans les établissements scolaires pour les collégiens, lycéens et étudiants. Si le pass sanitaire ne sera pas demandé pour aller à l’école, les collégiens et lycéens non-vaccinés "seront évincés" et devront suivre les cours à distance si un cas est déclaré dans une classe, a averti le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer le 28 juillet sur franceinfo. Quant aux établissements primaires, le gouvernement maintient le dispositif qui prévoit la fermeture d'une classe en cas de test positif.


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