Violences : en 2015, un meurtre de femme sur deux a eu lieu au sein de sa famille

Anaïs Condomines
Publié le 26 septembre 2017 à 13h17
Violences : en 2015, un meurtre de femme sur deux a eu lieu au sein de sa famille
Source : Illustration / AFP

FEMINICIDES - Selon un nouveau rapport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publié ce mardi, 286 femmes ont été tuées en France. Plus d'un meurtre de femme sur deux, en 2015, était du fait d'un membre de sa famille.

Ce sont, une fois de plus, des chiffres alarmants qui sont publiés sur les violences faites aux femmes. Après examen des procédures de police et de gendarmerie, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales rend public, ce mardi 26 septembre, un rapport centré sur les homicides de femmes.

Qu'y apprend-t-on ? D'abord, qu'en 2015 (hors attentat), plus d'un meurtre de femme sur deux était le fait d'un membre de sa famille. Cette année-là, elles sont exactement 286 à avoir été tuées. Et parmi elles, 149 sont les victimes d'un meurtre commis au sein même de la famille, soit une proportion 52,1%. C'est ce qu'on appelle, en jargon policier, un "homicide intrafamilial". 

Si on regarde encore plus en détail, on voit alors que 30,8% de ces homicides... ont été commis dans le couple par le conjoint de la victime.

A la ville ou à la campagne ? La donne change

Autre angle de vue intéressant : celui de la tranche d'âge. Le rapport de l'ONDRP estime que les meurtres de femmes entre 15 et 35 ans au sein du couple représentent l'immense majorité (96%) des homicides intrafamiliaux. Les statistiques évoluent  pour les homicides de femmes de plus de 55 ans : dans ces cas-là, le conjoint est impliqué à plus de 50%.

Rapport ONDRP

Le lieu de vie aggrave-t-il la situation ? Que la victime vive en ville ou à la campagne, la donne change en effet. Ainsi, l'ONDRP note qu'en milieu rural, près de trois quart des homicides de femmes ont eu lieu, en 2015, au sein de la famille. Pour ce type de meurtre, le conjoint est suspecté dans un cas sur deux. Et dans près d'un cas sur quatre, le meurtrier n'est autre qu'un membre de la famille. 

Dans les communes urbaines, ce sont 52% des femmes tuées qui le sont dans le cadre de la famille. Leurs conjoints sont les meurtriers dans 30% des cas. 

Enfin, à Paris, la proporition des crimes intrafamiliaux se révèle moins élevée : 20% des homicides de femmes ont lieu derrière les murs de la maison. Et c'est dans 10% des cas que le conjoint est l'auteur du crime. 

Des chiffres toujours alarmants, mais qui ne soulignent pas un phénomène nouveau. Selon un précédent rapport du ministère de l'Intérieur, le nombre de décès liés à des violences conjugales a augmenté de 9% entre 2016 et 2015. Ainsi, l'année dernière, 123 femmes ont été tuées par leur compagnon, ex ou amant. En parallèle, 34 décès d'homms ont été recensés la même année. 


Anaïs Condomines

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