RESTRICTIONS - Devant la progression des contaminations en Europe, l'UE recommande d'éviter les voyages non essentiels et propose d'harmoniser le durcissement des conditions de déplacement. Voyages en Europe, à l'étranger, vers l'Outre-mer... On fait le point sur les règles en vigueur.
Avec la montée en puissance des variants du Covid-19 sur son vaste territoire, l'Union européenne est en alerte maximale. Comment limiter la circulation du virus entre les pays, et éviter que le scénario britannique se généralise aux pays voisins ? La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé jeudi une nouvelle cartographie de l'épidémie avec l'ajout d'une catégorie "rouge foncé", qui signalerait les zones de très forte circulation du virus et impliquerait automatiquement un test PCR au départ et une quarantaine à l'arrivée. Elle a également recommandé de "décourager fortement" les voyages "non essentiels", "tant à l'intérieur d'un même pays que, naturellement, d'un pays à l'autre".
En France, depuis la mi-janvier, les conditions de déplacement hors de nos frontières ont déjà été durcies pour les mêmes raisons. "La frontière fermée, contrôlée, n'est pas un outil miracle. C'est un outil parmi d'autres", prévenait vendredi matin, sur Europe 1, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Clément Beaune. "On agit au bon moment, avec les mesures proportionnées. Dès dimanche, nous renforçons les mesures au sein de l'espace européen, en coordination avec nos partenaires européens."
L'occasion de faire le point sur les règles qui s'imposent désormais pour ceux qui souhaiteraient voyager hors des frontières nationales.
Les voyages au sein de l'Union européenne
La France a annoncé jeudi soir, dans la foulée d'un sommet européen, de nouvelles règles s'agissant des déplacements au sein de l'UE. À compter du dimanche 24 janvier, minuit, un test PCR négatif réalisé 72 heures avant le départ sera désormais exigé pour la plupart des voyageurs des États membres souhaitant venir en France. Une règle qui comporte des exceptions importantes, puisque ce test ne sera pas exigé pour des "voyages essentiels", comme les déplacements des travailleurs frontaliers et les transports terrestres.
Réciproquement, la plupart des pays de l'UE exigent la même condition, qui s'applique donc aux voyageurs français souhaitant s'y rendre. Certains pays ont d'ores et déjà des règles plus strictes. L'Italie exige un test négatif de moins de 48 heures avant l'arrivée, ainsi qu'une quatorzaine obligatoire à l'arrivée, sauf pour les travailleurs frontaliers ou encore les déplacements essentiels par des moyens privés pour une période de moins de 36 heures. De même, l'Allemagne impose un test de moins de 48 heures et une quarantaine de 10 jours, pouvant être réduite à 5 jours en cas de présentation d'un second test négatif à cette date. Les règles variant considérablement selon les pays, il est impératif de consulter les recommandations du Quai d'Orsay pays par pays.
Les voyages hors Union européenne
Depuis le 18 janvier, en application du décret pris le 15 janvier 2021, la France soumet les voyageurs de 11 ans et plus en provenance d'un pays extérieur à l'UE, devant se déplacer uniquement pour un motif impérieux, à des règles plus contraignantes. Ils doivent présenter un test PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant le vol. S'ils viennent de pays où ce test ne peut être réalisé au départ, ils doivent solliciter au départ, au consulat, une dispense de présentation de ce test et se voient imposer un test à l'arrivée en France. Ces voyageurs doivent en outre présenter à l'embarquement une déclaration sur l'honneur attestant ne pas présenter de symptôme, et ne pas avoir connaissance d'avoir été cas contact. Enfin, ils doivent s'engager à s'isoler pendant sept jours, à leur charge, dans un hôtel figurant sur une liste arrêtée par les autorités françaises, et à procéder à un deuxième test à l'issue de cette période.
Les voyageurs de moins de 11 ans arrivant en France doivent fournir une simple attestation (absence de symptômes, pas de cas contact, engagement à s'isoler 7 jours).
S'agissant des voyages vers les pays hors UE, il est bien entendu impératif de consulter les règles applicables à ces pays, également synthétisées et actualisées sur le site du ministère des Affaires étrangères. À noter le cas du Royaume-Uni, qui exige un test négatif effectué dans les trois jours avant le départ de France, ainsi qu'une quarantaine de 10 jours à l'arrivée. Inversement, la France exige des voyageurs en provenance du Royaume-Uni - exclusivement pour des déplacements essentiels - un test PCR négatif de moins de 72 heures, un engagement à s'isoler durant 7 jours en France, suivi d'un second test.
Voyages entre la France et l'Outre-mer
Pour se rendre dans les territoires d'Outre-mer, les voyageurs de métropole doivent également présenter depuis le 18 janvier un test PCR négatif réalisé dans les 72 heures avant le vol, présenter une attestation déclarant l'absence de symptômes et les engageant à s'isoler pendant 7 jours et à effectuer un second test à l'issue de cette période. Ces règles ne s'appliquent pas à la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française, où les autorités locales ont pris des dispositions spécifiques dans le cadre de leurs compétences sanitaires. Pour la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, la Polynésie française, la Guyane et Mayotte, il faut en outre justifier d'un motif impérieux pour ce voyage.
Les voyageurs se rendant en métropole depuis Mayotte, La Réunion et la Guyane doivent présenter un test négatif réalisé dans les 72 heures avant le vol, ainsi qu'une attestation les engageant à s'isoler durant sept jours et à réaliser un second test. Là encore, le motif du voyage doit être impérieux.
Enfin, pour se rendre d'un territoire d'Outre-mer vers un autre territoire d'Outre-mer, les passagers doivent également fournir un test réalisé dans les 72 heures, à l'exclusion des voyages entre la Martinique et la Guadeloupe. L'attestation sur l'honneur est également requise, ainsi que l'isolement de sept jours. Dans tous les cas, le motif du voyage doit être, là encore, impérieux.