"Nous ne sommes jamais loin" : qui est derrière ce collectif de policiers qui stalke Yann Moix ?

par Matthieu JUBLIN
Publié le 26 septembre 2018 à 16h32, mis à jour le 27 septembre 2018 à 16h32
"Nous ne sommes jamais loin" : qui est derrière ce collectif de policiers qui stalke Yann Moix ?
Source : Capture d'écran / Facebook

PROVOC - Dans la nuit de mardi à mercredi, la page Facebook du Collectif autonome des policiers d'Île-de-France (CAP-IDF) a publié une photo volée de Yann Moix accompagnée d'un message provocateur évoquant une future rencontre entre le polémiste qui avait critiqué les forces de l'ordre et ces dernières. Contacté par LCI, le président de cette association évoque un message "taquin" et se défend de toute menace.

Faut-il craindre des débordements après les propos de Yann Moix sur les forces de l'ordre ? Trois jours après avoir affirmé devant des policiers sur C8 que "la peur au ventre, vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux" - puis s'être excusé - le polémiste s'est retrouvé en photo sur un groupe Facebook de policiers, visiblement toujours en colère. 

La page Facebook "Collectif autonome des policiers Île-de-France - CAP IDF" a publié dans la nuit de mardi à mercredi un message s'adressant à Yann Moix en des termes peu flatteurs et terminant ainsi : "Aujourd'hui, vers 16 heures, certains de nos collaborateurs t'ont vu au 172 boulevard Saint-Germain à Paris 6. Confortablement installé en terrasse et au soleil, tu prenais ton goûter au #CafédeFlore. Ils n'ont pas voulu s'asseoir à tes côtés. Et pour cause puisque nous souhaitons te rencontrer au préalable. Nous aurions tant apprécié être conviés à ton guéridon pour discuter. Nous attendons toujours pour ton info... Nous ne sommes jamais loin. À défaut d'une invitation proche, nous finirons par nous voir un de ces jours, au détour d'une promenade dans ces beaux quartiers parisiens que tu occupes et dont tu raffoles, loin des tumultes de nos cités franciliennes." Le message - à lire en entier ci-dessous - est accompagné d'une photo de Yann Moix attablé à ce qui semble être la terrasse du café de Flore, reconnaissable à ses tables vertes, et a été repéré par le reporter Alexis Kraland.

"Bien entendu qu'on ne lui fera pas de mal"

LCI a contacté Nicolas, le responsable du CAP IDF. Ce dernier confirme que la page Facebook qui a publié le message est bien celle de l'association, mais il affirme que ce message n'est pas une menace adressée à Yann Moix. "C'est justement une invitation à la rencontre avec les fonctionnaires de police pour casser ses a priori sur le métier, après les propos qu'il a tenus", argue le policier. Quant à la photo volée, il estime qu'elle est "un clin d’œil pour dire qu'on patrouille partout en France et qu'on peut être amenés à recroiser [Yann Moix]".

"Bien entendu qu'on ne lui fera pas de mal", poursuit Nicolas. "On n'est pas la police de Corée du Nord", ironise-t-il même, en référence au voyage de Yann Moix dans le pays de Kim Jong-un, avec Gérard Depardieu. "Derrière son discours sur les pauvres gens, il n'est pas confronté à la misère sociale", critique enfin Nicolas.

Quel est ce CAP IDF ? Cette association a été créée en décembre 2016, deux mois après l'attaque de policiers à Viry-Châtillon, qui avait entraîné une vague de manifestation de forces de l'ordre. CAP IDF est membre d'une fédération d'associations, l'Union des policiers nationaux et indépendants (UPNI), dont Nicolas est également président et qui regroupe 8 collectifs de policiers.

Entre syndicat non-officiel et collectif informel

Très active sur les réseaux sociaux, l'UPNI est suivie sur Facebook par plus de 26.000 personnes. CAP IDF, tout aussi actif est suivi par plus de 6.000 personnes. En moins d'un jour, le message adressé à Yann Moix a beaucoup fait réagir : plus de 100 commentaires - tous hostiles au polémiste - 120 partages et plus de 360 "likes".

Tout en cultivant leurs différences avec les syndicats policiers envers lesquels elles sont très critiques, ces associations remplissent des tâches semblables : revendications, sensibilisation, défense des force de l'ordre en cas de polémique. "Nous fonctionnons par le bouche à oreille", explique Nicolas, qui précise que l'UPNI et ses satellites prennent parfois contact avec les autorités policières "quand on a des remontées de problèmes". Ces collectifs ont d'ailleurs récemment démarré une campagne de sensibilisation sur les suicides de policiers.


Matthieu JUBLIN

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