"Je n'étais qu'un détritus" : l'étonnant parcours de Rosa Salazar, l'héroïne bien réelle de "Alita : Battle Angel"

RENCONTRE - Enfant des services sociaux, émancipée à l'âge de 15 ans, la comédienne d'origine cubaine Rosa Salazar tient le rôle principal d'"Alita : Battle Angel", le blockubster écrit et produit par James Cameron en salles ce mercredi. LCI s'est entretenu avec cette femme à poigne qui a longtemps galéré pour se faire sa place au soleil...
Sous le masque numérique de l’héroïne d’"Alita : Battle Angel", en salles ce mercredi, il y a un cœur qui bat. Celui de Rosa Salazar, 33 ans, une comédienne que les fans de fantastique ont pu apercevoir dans le récent "Bird Box" sur Netflix. Et qui avait jusqu’ici tenu de petits rôles au cinéma dans "Divergente 2" et "Le Labyrinthe : La Terre Brûlée".
Alita, c’est une moitié de cyborg amnésique, abandonnée dans l’immense décharge à ciel ouvert d’une cité post-apocalyptique où les humains et les robots cohabitent entre deux tournois de MotorBall, un sport mécanique extrême où tous les coups sont permis. Retapée par le mystérieux Dr Ido, elle va partir à la découverte de ses origines… bien plus brutales que son apparence d’ado mignonne ne le laisse suggérer.
Pour incarner ce personnage explosif, inspiré d’un célèbre manga japonais, Rosa Salazar a découvert les joies de la motion capture. 16 heures par jour, pendant toute la durée du tournage, elle a revêtu un casque et une combinaison qui ont enregistré sa performance jusque dans les moindres détails. De quoi s’interroger sur ce qui reste à l’écran de la comédienne, qui nous reçoit dans la suite d’un palace parisien.
"Non seulement c’est moi sur l’écran. Mais c’est encore moi plus que la personne assise devant vous", insiste la jeune femme. "Oui c’est vrai ils ont capturé mon look, ma bouche, ma peau, mes cheveux, mes yeux même s’ils sont agrandis. Mais c’est comme s’ils avaient capturé ce qu’il y a de plus vrai en moi. Mes émotions. Mon essence."
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Pour achever de nous convaincre, la comédienne met en avant cette petite anecdote pour les futurs spectateurs : "Lorsque j’ai vu le film la première fois, j’ai repéré ce truc que je fais tous le temps avec mes lèvres, pendant la scène du baiser sur le pont. C’est un petit tremblement que je suis la seule à remarquer en temps normal et qui m’agace."
"Alita : Battle Angel" est un vieux projet de James Cameron qui, après l’avoir reporté à plusieurs reprises, en a confié les rênes à Robert Rodriguez ("Desperado", "Sin City") afin de se consacrer à "Avatar" et ses suites. Il en a tout de même co-écrit le scénario, inspiré par un personnage qui s’inscrit dans la lignée des femmes à poigne qui jalonnent sa filmographie.
"Lorsque j’ai décroché ce rôle, j’ai eu l’impression d’entrer dans le Panthéon de ses héroïnes à la fois dures, émouvantes, dynamiques et toujours centrales dans l’histoire", savoure Rosa Salazar, citant Ripley dans "Aliens le Retour", Sarah Connor dans les deux premiers volets de "Terminator" ou encore Neytiri dans "Avatar".
D’origine cubaine, la comédienne rend également hommage à Robert Rodriguez, dont les long-métrages sont jalonnés d’héroïnes rock n’roll, incarnées par des stars latino comme Jessica Alba, Rosario Dawson ou encore Salma Hayek. Aucune d’entre elles n’avait pourtant hérité d’un rôle aussi important dans un blockbuster dont le budget dépasserait les 200 millions de dollars. Un signe des temps ?
"Une latino vedette d’un gros film de science-fiction, ça devrait parler à toutes les femmes... qu’elles soient latino ou pas !", observe Rosa Salazar. "J’espère même que ce sera une source d’inspiration quel que soit votre genre, votre âge ou vos origines ethniques." Vos origines sociales aussi, puisque contrairement à bien des starlettes américaines, l’interprète d’Alita a longtemps galéré avant de se faire sa place au soleil.
"Il y a encore cinq ans, je roulais à 100 à l’heure à travers Los Angeles pour aller d’une audition à l’autre. J’essayais de gravir cette montagne… et personne ne m’a aidé", se rappelle cette enfant des services sociaux. "J’ai grandi dans un coin pas très agréable du Maryland. J’ai été émancipée à l’âge de 15 ans et j’ai cumulé trois jobs tout en prenant des cours de comédie. Je rêvais de faire ce métier et rien ne pouvait se mettre en travers de ma route."
Un vécu qui faisait d’elle l’interprète idéale d’Alita. "Elle a l’impression d’être insignifiante… moi je n’étais qu’un détritus. J’étais comme elle !", s'emporte la comédienne, soudain émue. "L’autre jour j’étais à Séoul pour la promo et je regardais un poster géant du film. Je me suis revue en train de livrer de la bouffe sur mon vélo sous la neige... Je n’arrive pas à y croire", glisse-t-elle, un trémolo dans la voix. "Tout est possible dans la vie."
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