Le rappeur Koba LaD déprogrammé de plusieurs festivals après des propos homophobes

Publié le 19 février 2020 à 11h52
Le rappeur Koba LaD déprogrammé de plusieurs festivals après des propos homophobes
Source : Koba LaD/YouTube

POLÉMIQUE - Le Main Square Festival, Garorock et We Love Green, entre autres, ont choisi de se passer de la présence du rappeur de 19 ans après la publication sur ses réseaux sociaux d'un contenu approuvant le meurtre d'un adolescent gay par son père.

Sa tournée estivale se réduit d'heure en heure. Le rappeur Koba LaD a déjà été déprogrammé de six festivals en France et un en Belgique après la publication de propos homophobes sur ses réseaux sociaux. Le jeune homme de 19 ans, originaire de l'Essonne, a partagé sur son compte Snapchat la capture d'écran d'un article de presse titré : "Ce père tue son propre fils de 14 ans parce qu'il était gay". Cette image s'accompagnait d'un émoji de deux mains qui se serrent et de la légende "Bien joué".

Le Main Square Festival, Garorock, Garosnow, le Vyv Festival, Freemusic, We Love Green et le Dour Festival ont décidé de se passer de la présence de l'artiste sur leur scène. "Si nous voulons croire en la maladresse d'un jeune homme dont les actes ont pu dépasser la pensée dans un contexte d'hyper connectivité, il n'en demeure pas moins que les idées qui ont été véhiculées n'ont pas leur place dans la Citadelle (d'Arras)", expliquent les organisateurs du Main Square Festival dans un communiqué relayé par l'AFP.

Le Main Square Festival se décrit en outre comme "un espace de partage, de tolérance et de bienveillance, valeurs qui font partie de l'ADN du festival et de son territoire".  "Maladresse ou conviction, il en va de la responsabilité d'un artiste populaire, quels que soient son âge et ses positions, de ne pas susciter par son comportement la haine à l'égard de l'autre", ont écrit sur Twitter les organisateurs du VYV Festival à Dijon, où Koba LaD devait se produire le 13 juin. "Vivre ensemble, accepter l'autre tel qu'il est, s'opposer à toute forme de discrimination, c'est ce que défend le Vyv Festival, c'est même le coeur de son identité", concluent-ils.

Malgré les excuses publiques de l'artiste sur sa maladresse, les idées véhiculées sont contraires avec l'esprit du festival
L'organisation de We Love Green

Même discours du côté de Garorock à Marmande et Garosnow à Luchon qui souhaitent "mettre en avant des artistes qui partagent des valeurs et des principes prônant la tolérance et le respect de tous, loin de tous propos et comportements discriminatoires". Le Dour Festival, en Belgique, "condamne fermement tout type de discours haineux" et souhaite continuer à défendre son "cadre bienveillant" pour les artistes et le public. 

Le festival Freemusic à Montendre, en Charente-Maritime, a lui aussi déprogrammé le rappeur. "Nous condamnons tout propos discriminatoire. Qu'il résulte d'un positionnement assumé, d'une maladresse humaine, il n'en demeure pas moins que le message véhiculé va à l'encontre de nos valeurs", ont écrit les organisateurs sur Twitter. "We Love Green dans sa programmation a toujours défendu la diversité et le respect d'autrui, et ce sont ces principes mêmes qui guident le festival. Malgré les excuses publiques de l'artiste sur sa maladresse, les idées véhiculées sont contraires avec l'esprit du festival", a écrit sur Twitter l'événement parisien.

Je ne cautionne pas le meurtre. Après l'enfant gay franchement... Chacun pour soi, dieu pour tous, voilà, là je suis en vacances, arrêtez de me prendre la tête
Koba LaD sur Snapchat

Dans deux vidéos sur ses réseaux sociaux, le rappeur a tenté de se défendre. "Je ne suis pas homophobe, chacun pour soi, dieu pour tous (...) je cautionne pas du tout le meurtre, ni l'enfant gay, rien à voir, hors sujet, c'est une incompréhension (...) il faut souligner que le screen (l'écran, ndlr) les mains qui se serrent, le 'bien fait', c'est pas moi qui l'ai marqué", peut-on 

d'abord voir. Puis, dans une seconde séquence filmée, il dit s'être "mal exprimé", avant d'ajouter: "Je ne cautionne pas le meurtre. Après l'enfant gay franchement... Chacun pour soi, dieu pour tous, voilà, là je suis en vacances, arrêtez de me prendre la tête".

Ses "excuses" inappropriées et insuffisantes peinent à masquer l'homophobie décomplexée dont il a fait preuve
SOS Homophobie

 SOS Homophobie s'est associée "à la vague d'indignations suite aux insinuations intolérables du rappeur Koba LaD qui se réjouit du meurtre d'un jeune gay". "Ses 'excuses' inappropriées et insuffisantes peinent à masquer l'homophobie décomplexée dont il a fait preuve", twittait l'association nationale de lutte contre les LGBTphobies avant la vague d'annulation. 

Guillaume Mélanie, co-président d'Urgence Homophobie, appelle les autres festivals où l'artiste doit se produire à aussi annuler sa venue.


La rédaction de TF1info

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