VIDEO - "Quand est-ce que ça va s’arrêter ?" : les mots forts de Jean Reno contre le racisme

Publié le 11 juin 2020 à 18h58

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW – Jean Reno est au générique de "Da 5 Bloods", le nouveau film de Spike Lee qui raconte la guerre du Vietnam du point de vue des combattants afro-américains. L'acteur français de 71 ans a livré à LCI son sentiment sur l’affaire George Floyd et le combat du mouvement Black Lives Matter.

C’est depuis sa résidence de confinement, dans le Sud de la France, que Jean Reno a répondu à nos questions via Zoom, dans le cadre de la promotion de "Da 5 Bloods", le nouveau film de Spike disponible à partir du 12 juin sur Netflix. L’acteur français âgé de 71 ans incarne Desroche, un homme d’affaires véreux engagé par quatre vétérans afro-américains de la guerre du Vietnam pour les aider à récupérer un trésor, abandonné durant l’assaut qui avait tué l’un de leurs camarades de régiment.

"Quand Spike Lee m’a donné le script, je me suis dit : ‘C'est un militant de la communauté noire, il va faire un film autour d’elle, et c’est bien normal’", explique-t-il, dans la vidéo ci-dessus. "Mais si je savais que le soldat noir s’était battu au Vietnam, j’ignorais qu’il y avait été envoyé dans de telles proportions (plus de 30% des troupes, pour 11% de la population américaine – ndlr)".

Quand est-ce qu’on va comprendre que le sang de l’homme est rouge, quelle que soit la couleur de sa peau ?
Jean Reno

"C’est le résultat de ces années où l’esclavage est arrivé aux Etats-Unis, emporté par des bateaux européens, il ne faut pas l’oublier parce que ça a fait la fortune de pas mal de pays", fait remarquer Jean Reno. "C’est tout ça qui nous a amené là et à ce qu’on vit aujourd’hui".

Le présent, c’est la mort de George Floyd et les manifestations qui se multiplient partout dans le monde en soutien au mouvement Black Lives Matter. "Je suis vraiment désolé que la communauté noire américaine ait à souffrir de la relation qu’elle a avec la communauté blanche", déplore le comédien, qui tourne régulièrement outre-Atlantique.

"Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Quand est-ce qu’on va comprendre que le sang de l’homme est rouge, quelle que soit la couleur de sa peau ? Je ne suis rien ni personne, mais je suis très triste de tout ça", avoue-t-il. "Les choses avancent millimètre par millimètre et quand on voit la réaction du monde entier, j’espère que cette fois-ci, on fera un vrai pas en avant sur le plan de l’égalité, en particulier aux Etats-Unis."


Jérôme VERMELIN

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