VIDÉO - Le Kestuf’ de Gringe : "La schizophrénie est une pathologie encore taboue en France"

Léa Bons et Jérôme Vermelin
Publié le 28 septembre 2020 à 11h00, mis à jour le 5 octobre 2020 à 19h53

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - Dans son premier livre, "Ensemble, on aboie en silence", le rappeur Gringe mêle ses écrits à ceux de son jeune frère, diagnostiqué schizophrène à l’âge de 21 ans. Il s’est confié dans le Kestuf’ de LCI.fr

On a découvert Gringe rappeur aux côtés de son vieux pote Orelsan, avec lequel il a formé les Casseurs Flowters, au début des années 2000. Un duo caustique qui a décroché deux Victoires de la musique et s’est donné la réplique au cinéma dans le film Ensemble c’est loin et à la télévision dans la série Bloqués

Quelques mois après le succès d'Enfant lune, premier solo, Guillaume Tranchant – son vrai nom  - dévoile ses talents d’écrivain avec Ensemble, on aboie en silence (Wagram Livres / Harper Collins), un texte étonnant à mi-chemin entre témoignage intime et poésie. Le jeune quadragénaire y raconte sa relation complexe avec Thibault, son petit frère, diagnostiqué schizophrène à l’âge de 21 ans. Et dont l’artiste a mêlé les écrits aux siens.

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"Il a fallu que je le travaille au corps quotidiennement, que je le rassure en permanence", révèle Gringe au Kestuf’ de LCI.fr. "Et en même temps je pense qu’il avait saisi de lui-même la portée que pourrait avoir le récit de son histoire, au-delà de ce qu’on raconte de notre relation de frères."

En dédicaces, certaines personnes me sont tombées dans les bras, d’autres sont venues me raconter leur histoire
Gringe

Entre tendresse et révolte, espoir et nostalgie, Ensemble on aboie en silence raconte une tragédie familiale sans jamais tomber dans le sordide ou le voyeurisme. Grâce à sa forme habile et percutante, le livre offre un regard inédit sur une maladie encore mal connue du grand public. Et dont souffrirait près de 600.000 en France, d’après les derniers chiffres de l’Inserm.

"C’est une pathologie qui est encore taboue", reconnaît Gringe. "Les gens qui en souffrent sont foutues à l’écart, mis en marge. Depuis la sortie du livre, on a des retours en permanence. Plein de gens me disent de remercier mon frère. Je lui envoie les messages, je lui raconte. En dédicaces, certaines personnes me sont tombées dans les bras, d’autres sont venues me raconter leur histoire. Je me dis qu’on a planté une graine avec mon frangin et la manière dont elle pousse, c’est merveilleux."

S’il réfléchit déjà à l’écriture d’un deuxième livre, pourquoi pas une pure fiction, Gringe ne compte pas arrêter le rap, comme on n’a pas le lire il y a quelques jours chez l’un de nos confrères. "J’ai dit que je ne voulais plus faire de rap dans sa forme actuelle", précise le jeune quadragénaire, "que je n’avais plus l’âge, que ce n’était plus des codes que je maîtrisais. Mais j’ai toujours envie de faire de la musique et d’explorer la chose, mais autrement." 


Léa Bons et Jérôme Vermelin

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