Comment la boxe surfe sur les succès de Tony Yoka et sa bande aux Jeux olympiques

par Sebastien COCA
Publié le 12 octobre 2016 à 12h27, mis à jour le 12 octobre 2016 à 12h34
Comment la boxe surfe sur les succès de Tony Yoka et sa bande aux Jeux olympiques
Source : Frank Franklin II/AP/SIPA

ENGOUEMENT – Après la moisson de médailles réalisée à Rio l’été dernier, le Noble Art semble revenir à la mode. Tellement que les clubs sont pris d’assaut et que Canal +, diffuseur historique de la discipline, a décidé de remettre ce sport en lumière.

Remonter la garde. Sur le déclin ces derniers temps, et mise en concurrence par de nouveaux sports de combats tels que le MMA (Mixed martial art), la boxe est longtemps restée sur la défensive. Moins de stars planétaires, moins de grands duels – si l’on excepte ce qui devait être "le combat du siècle", finalement décevant, entre Mayweather et Pacquiao l’an dernier – et des meetings qui attirent de moins en moins de fans autour des rings et devant leurs écrans, le Noble Art commençait dangereusement à devenir "un sport sinistré", comme l’a récemment confié à LCI l’ancien champion du monde des lourds-légers, Jean-Marc Mormeck. 

Jean-Marc Mormeck, au côté du boxeurs français Ludovic David.
Jean-Marc Mormeck, au côté du boxeurs français Ludovic David. - MARTIN BUREAU / AFP

Mais comme le constate aussi celui qui raccroché les gants en 2014, et qui organise désormais des combats, "la boxe est de retour". Il faut dire que les très bons résultats de l’équipe de France à Rio (six médailles en tout, dont deux titres olympiques) et la très belle image livrée par le couple en or Tony Yoka/Estelle Mossely et leurs coéquipiers y sont pour beaucoup. 

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"On a vu une superbe génération de boxeurs, une équipe de France soudée, avec beaucoup de talent et un super comportement sur les rings et en dehors, poursuit Mormeck. C’est ce qu'il fallait à notre sport, qui avait besoin d’un nouveau souffle". Il est donc olympique, mais doit aller bien au-delà que cette exposition estivale. 

Certains clubs affichent complet depuis la rentrée

En attendant, c’est pour l'instant un peu l’état de grâce pour cette discipline, et les clubs sont pris d’assaut dans tout le pays, comme ceux de natation à la grande époque des Laure Manaudou, Camille Muffat ou Alain Bernard. "Chez nous, c’est un peu la folie depuis cette rentrée, nous explique Amina, manager de La Salle Boxing Club, dans le 17e arrondissement de Paris. On a une augmentation des inscriptions de 55 % par rapport à l’an dernier. On est même obligé de refuser du monde". Un peu plus loin, aux portes de la capitale, le club de boxe de Montreuil (Seine-Saint-Denis) affiche lui aussi complet : "Dès le premier jour, on a eu énormément de nouvelles personnes, beaucoup d’enfants, filles et garçons confondus, détaille Raphaël Perez. Ils veulent faire comme les champions qu’ils ont vus à la télé cet été". 

Il faut que la boxe s’ouvre, qu'elle se remette en question, qu'elle propose autre chose et qu’elle attire un nouveau public"
Jean-Marc Marmeck

Un renouveau récent, donc, qui n’a d’ailleurs pas échappé à Canal+, diffuseur historique de la boxe. Car après le succès du combat entre Youri Kalenga et Yunier Dorticos sur la chaîne cryptée en mai dernier (un première pour un Championnat du monde depuis 2007), elle a décidé d'accélerer son retour aux affaires. Ainsi, Canal+ Sport va diffuser en direct samedi prochain (dès 20 h 45), la soirée boxe organisée par Mormeck au Palais des Sports d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), intitulée "La relève".

Au programme, du championnat WBC francophone, du combat international, mais aussi du WBC Silver féminin, entre la Française Myriam Dellal et la Belge Elfi Philips. "Il faut que la boxe s’ouvre, qu'elle se remette en question, qu'elle propose autre chose et qu’elle attire un nouveau public, poursuit Mormeck. C’est un sport qui doit faire à nouveau rêver les gamins. Moi, c’est grâce aux soirées sur Canal dans les années 80 que j’ai eu envie de monter sur le ring". Reste donc à la boxe de 2016 à inspirer de futurs champions. Tout est, en tout cas, maintenant à nouveau réuni.


Sebastien COCA

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