Italie-Angleterre : Leonardo Bonucci, tout un symbole

par Tristan HENRY
Publié le 12 juillet 2021 à 10h02
Bonucci marque en finale  (euro 2020)
Bonucci marque en finale (euro 2020) - Source : FACUNDO ARRIZABALAGA / POOL / AFP

SAUVEUR - Leonardo Bonucci a marqué le but égalisateur contre l'Angleterre ce dimanche en finale de l'Euro (1-1, 3 -2 tàb). Retour sur la vengeance d'un des plus grands défenseurs du monde.

Il était là, le 1er juillet 2012, lorsque Juan Mata scellait le titre européen de l'Espagne, terrassant l'Italie (4-0) dans une finale à sens unique. Il était là, ce dimanche, à la 67e minute, sur le corner mal dégagé par la défense anglaise, pour pousser au fond la tête de Marco Verratti détournée sur son poteau par Jordan Pickford. 

À 34 ans, son but égalisateur a fait de lui le buteur le plus âgé de l'histoire de l'Euro. Il a surtout permis à son équipe de revenir au score. Derrière, il a transformé son tir au but. Lui et son compère de toujours, Giorgio Chiellini, étaient les derniers acteurs de cette finale de 2012 dans l'équipe italienne. Dans cet Euro, la vieille garde de la Juventus a servi de témoin à la nouvelle jeunesse triomphante biberonnée par Roberto Mancini. Fort de son expérience, Bonucci est allé chercher le plus beau trophée de sa carrière.

Neuf ans après, Bonucci est le symbole de cette sélection italienne qui a refusé de lâcher. Menée 1-0 depuis la deuxième minute, à Wembley, face à une Angleterre ultra-solide, la Squadra Azzurra aurait pu abandonner. En première mi-temps, elle paraissait même proche de le faire. Dans le temps additionnel, ce même Bonucci expédiait une frappe de plus de 30 mètres largement à côté, signe de l'impuissance d'une équipe qui ne s'était créée aucune réelle occasion. 

Un meneur du retour italien

En deuxième période, il a participé à mener la charge d'un groupe revigoré. D'abord défensivement, avec la rudesse qui le caractérise. Raheem Sterling virevoltait entre les défenseurs, et tombait sur des contacts plutôt légers. Sur un choc dans la surface avec le défenseur azzurro, l'attaquant anglais a demandé un penalty, avant de refuser son aide pour se relever. 

Quelques minutes après, Bonucci lui a collé une semelle sur un contrôle dos au but. Il a écopé d'un carton jaune, logique, mais a aussi envoyé un message à ses coéquipiers, comme à ses adversaires : les Italiens ne se laisseront pas faire. En fin de match, il a parfaitement géré l'incursion du même Sterling dans la surface, lui indiquant le chemin de la sortie de but. Du Citizen à Harry Kane, le duo Chiellini-Bonucci a finalement muselé les talents offensifs anglais.

L'homme décisif de la finale

Entre les deux, il avait fait parler sa hargne pour marquer devant toute la défense sur un ballon perdu, avec un sens du but que l'on prête rarement à un défenseur central. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait du dépassement de fonction. En demi-finale, contre l'Espagne, il avait transformé son troisième tir au but, participant à envoyer son équipe en finale. Rebelote en finale.

L'Angleterre était devant aux tirs au but depuis l'échec de Belotti quand Bonucci s'est avancé en troisième tireur, la mine fermée. Sur son tir, Pickford est parti du bon côté, sans pouvoir l'arrêter. Ce fut la bascule de la séance. Derrière, les trois tireurs anglais ont raté leur tentative, offrant le trophée à la Squadra Azzurra.

Il faut dire que Leonardo Bonucci n'est pas n'importe quel défenseur central. Considéré comme un des meilleurs du monde, il compte 109 sélections avec Italie. C'est un leader du vestiaire et le vice-capitaine incontesté de la sélection. Ce vendredi, à quarante-huit heures de la finale, en conférence de presse, il avait donné le ton : "On n'a aucune excuse, pas de fatigue, rien. On sera prêts à livrer bataille".  Le couteau entre les deux, il a amené les siens à la victoire. Et n'a pas pu réprimer son plaisir, laissant éclater sa niaque à l'issue du match. 

"It's coming to Rome !" a lancé le défenseur à la caméra, détournant non sans plaisir l'antienne répétée depuis 1996 par ces Anglais qui pensaient bien endiguer la période de disette qu'ils traversent depuis le sacre au Mondial 1966... 


Tristan HENRY

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