La vidéo virale d'Erling Haaland est-elle vraie ou truquée ?

Publié le 15 octobre 2021 à 14h10
La vidéo d'Erling Haaland à l'entraînement a marqué les esprits.
La vidéo d'Erling Haaland à l'entraînement a marqué les esprits. - Source : INA FASSBENDER / AFP

RUSE - Mise en ligne par la Bundesliga, jeudi 14 octobre, une vidéo d'Erling Haaland fait le buzz. Le Norvégien empile trois ballons avant de détruire une cible accrochée à un but. Trucage ou pas ? On a notre idée sur la question.

"Il ne rate pas. Erling Haaland est incroyable !" La dernière vidéo du Norvégien, postée par la Bundesliga, vue, retweetée, likée et commentée des milliers de fois, a visiblement fait son petit effet. Dans cette séquence de 38 secondes, l'attaquant du Borussia Dortmund empile aisément trois ballons, les uns sur les autres, au niveau du point de penalty, avant de les frapper successivement en direction de la lucarne, pile au milieu d'une cible préalablement disposée. Avec une rapidité troublante et une précision déconcertante, "le Cyborg", comme il est surnommé, fait mouche à chaque fois, jusqu'à détruire la cible. 

C'est d'ailleurs la facilité avec laquelle il réussit ce tour de force qui interpelle. Il y a en effet de quoi s'interroger sur la véracité de cet extrait. En commentaire, le compte Twitter du BvB assure que la séquence, qui fait le bonheur des fans de football, a été réalisée sans effets spéciaux. "C'est réel, croyez-nous", peut-on lire. Permettez-nous d'en douter. Après un analyse minutieuse des images, tout porte à croire qu'il s'agit d'une vidéo truquée, contrairement à ce que l'on veut nous faire penser. 

Une sangle coupée qui se rattache

Les indices de la supercherie sont disséminés tout au long de la séquence. D'abord, comment arrive-t-il à trouver si vite le point d'équilibre pour empiler les trois ballons ? Essayez de le faire chez vous, dès le premier essai, c'est presque impossible. Un petit détail astucieux a été pensé pour rendre la vidéo "plus" vraie. La première fois où Haaland positionne le deuxième ballon sur le premier, celui-ci ne tient pas en place. Cela ajoute un sentiment d'authenticité, qui retombe toutefois comme un soufflé lorsque le Norvégien parvient à empiler, avec désinvolture, la troisième balle sur les deux premières.

Admettons qu'il y arrive tout de même, qui plus est du premier coup. Comment se fait-il que la pile ne tombe pas quand il tape dans le ballon placé tout haut ? L'immobilité des balles pose évidemment question. En toute logique, le mouvement opéré devrait déstabiliser l'ensemble. Vous doutez encore ? La suite devrait vous convaincre, tant la tromperie paraît évidente. Il suffit, cette fois, de s'attarder sur la cible visée par le Norvégien. À la 21e seconde, sur sa première tentative réussie, la sangle droite qui la retient se détache. Elle n'est plus accrochée qu'à gauche. Six secondes plus tard, la lanière de gauche cède à son tour... sauf que celle de droite réapparaît et se rattache, comme par enchantement, sur la cible partiellement détruite. 

L'utilisation d'effets spéciaux, un fond vert par exemple, pourrait expliquer ce tour de passe-passe. Ce ne serait, en effet, pas la première fois que ce type de procédé est exploité. En 2005, un spot publicitaire viral de Nike (voir ci-dessus) mettait en scène Ronaldinho en train de jongler et de faire des une-deux avec la barre, sans que le ballon touche le sol. "Les gens ne me croient pas, mais je peux assurer qu'il n'y a aucun trucage ou montage", affirmait, à l'époque, le Ballon d'Or. Sa version avait tenu jusqu'à ce qu'un responsable de l'équipementier dévoile que la production avait eu recours à des "solutions digitales" et à "un homme dans le but qui renvoyait le ballon." Si les secrets du magicien ont été révélés, la magie, elle, opère encore, 16 ans après.


Yohan ROBLIN

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