MUNICH - On a frôlé la catastrophe dans l'Allianz Arena, quelques minutes avant l'entrée en lice de la France face à l'Allemagne dans cet Euro. Équipé d'un ULM, un militant Greenpeace a failli s'écraser dans les tribunes. Il aurait même pu être abattu par la police. L'association s'est excusée.
Les minutes précédant France-Allemagne ont failli virer au drame. Un militant de l'association écologiste Greenpeace, qui arrivait au-dessus de l'Allianz Arena dans un engin de type ULM, a manqué de s'écraser en tribune, mardi 15 juin, après avoir heurté un câble. Sauf que ce n'était pas du tout le plan de l'association. Le pilote "aurait dû survoler le stade et laisser tomber un ballon en latex" avec le message "Kick out Oil" ("dehors le pétrole", en anglais), selon un porte-parole.
"Des difficultés techniques l'ont forcé à atterrir dans le stade", selon un communiqué publié sur le site de l'association de défense de l'environnement. "Nous sommes désolés que l'action de protestation ne se soit pas déroulée comme prévu" et "regrettons que des personnes aient été mises en danger et blessées", a ajouté le porte-parole. Deux hommes ont été blessés, pris en charge par les secouristes du stade puis transportés à l'hôpital "pour des examens", selon la police de Munich.
Can't believe I just caught this on video. Parachuted into the stadium, got caught in the spider cam and nearly crashed into the crowd. Hope he's ok! #GERFRA #EURO2020 pic.twitter.com/PJ49WYdFM9 — Max Merrill (@MaxMerrill_) June 15, 2021
Mercredi 16 juin, au lendemain de cet incident, les autorités allemandes ont révélé que la police a été à deux doigts d'abattre le pilote de l'ULM. "Les tireurs d'élite l'avaient déjà dans le viseur", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur de la région de Bavière Joachim Herrmann, dans un communiqué transmis à l'AFP. "Si la police avait déterminé qu'il s'agissait d'un attentat terroriste, il l'aurait payé de sa vie", a-t-il ajouté. Les tireurs ont finalement renoncé à appuyer sur la détente qu'en apercevant le logo Greenpeace sur le paravoile.
Le pilote de l'ULM remis en liberté, mais poursuivi
Le conducteur de l'ULM, un homme de 38 ans résidant dans la région allemande du Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne, est sorti indemne de l'atterrissage avant d'être interpellé. Une enquête est ouverte pour "plusieurs délits". Il a été remis en liberté mercredi, poursuivi pour "blessures dangereuses", "intrusion", "menace du transport aérien" et d'autres "délits relevant de la législation aéronautique, qui limite strictement les possibilités de survol", a annoncé la police.
L'UEFA a condamné un "acte inconsidéré" et la Fédération allemande (DFB) a jugé l'action "inacceptable".
Cette action n’a jamais eu l’intention de perturber le jeu ou de blesser des gens. Nous espérons que personne n’a été blessé sérieusement. Nos actions sont toujours pacifiques et non violentes. Hélas, tout ne s’est pas passé comme prévu, nous en sommes désolé·es. https://t.co/aGmJ93jC7w — Greenpeace France (@greenpeacefr) June 15, 2021
Le message de Greenpeace était adressé au constructeur automobile Volkswagen, un des sponsors principaux de l'Euro organisé cette année dans un format inédit avec onze villes hôtes réparties dans onze pays. "Notre demande : arrêtez de vendre des voitures diesel et essence mauvaises pour le climat", avait tweeté peu après l'incident l'organisation. L'UEFA a défendu mardi soir sa politique en matière d'environnement, se disant "pleinement engagée pour faire de cet Euro un tournoi durable".