Ousmane Dembélé "doit partir au plus vite" du Barça : que va-t-il se passer maintenant ?

Publié le 20 janvier 2022 à 17h20, mis à jour le 20 janvier 2022 à 18h27
Ousmane Dembélé avec le maillot du Barça, le 18 décembre 2021.
Ousmane Dembélé avec le maillot du Barça, le 18 décembre 2021. - Source : PAU BARRENA / AFP

CONFLIT - Le Barça a perdu patience avec Ousmane Dembélé, en fin de contrat à l'issue de la saison. Alors que les négociations entre les deux parties sont au point mort, le club catalan a demandé, jeudi 20 janvier, au Français de trouver un nouveau point de chute avant la clôture du mercato d'hiver, le 31 janvier. Ce dernier a répondu sur Instagram.

Il ne jouera plus sous le maillot du Barça. Exaspéré par les hésitations d'Ousmane Dembélé à prolonger son contrat, qui prend fin le 30 juin prochain, la direction des Blaugranas a tranché dans le vif : "Dembouz" doit partir "immédiatement". Dans une vidéo coup de poing de 90 secondes, postée sur son compte Twitter, jeudi 20 janvier, le club catalan a intimé l'ordre à l'international français de faire ses bagages avant la fin du mercato hivernal. "Nous lui avons dit, à lui et à ses agents, qu'il devait partir tout de suite", a asséné le directeur sportif Mateu Alemany, las des tergiversations incessantes du clan Dembélé.

"Avec Ousmane et ses agents, nous avons commencé les discussions vers le mois de juillet. Durant ces six, sept mois, nous avons discuté. Le Barça a fait plusieurs offres pour que le joueur reste avec nous. Ces offres ont été repoussées systématiquement par ses agents", a indiqué le dirigeant culé. "Il nous semble évident que le joueur ne veut pas continuer à Barcelone et s'impliquer dans le futur projet du Barça (...) Nous espérons le transférer avant le 31 janvier", a-t-il ajouté, actant l'échec des négociations.

La veille déjà, Xavi, l'entraîneur du Barça, avait lancé un ultimatum à l'ancien Rennais. "Soit il prolonge, soit il part", avait-il déclaré, se refusant à dire s'il était prêt à se passer du Français pour le reste de la saison. La nuit lui a, semble-t-il, porté conseil. Comme pressenti, l'ex-capitaine blaugrana a choisi de ne pas convoquer "Dembouz" pour le huitième de finale de Coupe du Roi contre l'Athletic Bilbao jeudi (à 21h30), à San Mamés. "Il a tout notre soutien", a réagi Mateu Alemany. "La décision de l'entraîneur est cohérente avec la position du club et le déroulé des événements. Le fait que (Ousmane Dembélé) ne soit pas appelé est la conséquence logique qui a clairement mis en évidence la volonté du joueur de ne pas continuer."

Le Barça a le droit de ne plus le faire jouer

Que va-t-il advenir d'Ousmane Dembélé désormais ? Lui n'entend pas se laisser faire. "J'interdis à quiconque de faire croire que je ne suis pas impliqué dans le projet sportif. J'interdis à quiconque de me prêter des intentions que je n'ai jamais eues. J'interdis à quiconque de parler à ma place, à la place de mon agent en qui j'ai une totale confiance", a-t-il répondu sur Instagram, rappelant qu'il est "toujours sous contrat" et "pleinement concerné et à la disposition de mon club." Je ne suis pas un homme qui triche et encore moins un homme qui a pour habitude de céder aux chantages", a ajouté le numéro 7 du Barça.

Un "chantage" déjà dénoncé par son conseiller Moussa Sissoko, mardi 18 janvier, sur RMC Sport , qui a évoqué un "coup de pression qui ne marche pas avec des gens comme nous". L'influent agent a rejeté le tort sur les dirigeants barcelonais qui "menaçaient de ne plus faire jouer" son joueur. "C'est interdit. Nous ferons valoir les droits d'Ousmane Dembélé si nécessaire", a-t-il prévenu. Or, s'il ne quitte pas la Catalogne d'ici au 31 janvier, l'ancien joueur du Borussia Dortmund, recruté à prix d'or (135 millions d'euros à l'été 2017), pourrait bien passer les six prochains mois au placard. Sans pouvoir rien y faire. 

La législation espagnole "protège" le Barça. Rien n'empêche les Blaugranas de ne plus faire jouer Dembélé jusqu'à la fin de la saison et de le placer dans la case "choix de l'entraîneur", journée après journée. L'actuel 6e de Liga ne se mettra pas en défaut s'il lui permet, comme l'a rappelé le syndicat espagnol des joueurs (AFE), jeudi, dans un communiqué, "de travailler dans les mêmes conditions que ses coéquipiers, sans aucune forme de discrimination ni de pression". Pour cela, il suffit uniquement à la direction catalane de lui laisser le libre accès aux installations et de l'autoriser à s'entraîner avec l'équipe première. 

Un départ possible avant le 31 janvier ?

Pour éviter d'être mis au ban six mois, une situation vécue par Adrien Rabiot au PSG en 2019, un départ d'ici au 31 janvier paraît être la solution la plus "saine" pour Ousmane Dembélé. Ce serait un compromis qui pourrait satisfaire toutes les parties. Pour le joueur, qui pourrait être certes tenté d'attendre pour partir gratuitement ailleurs et d'empocher une grosse prime à la signature, ce serait l'assurance de ne pas "perdre" une demi-saison. D'autant plus que sa situation sera suivie attention par le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps, à moins de dix mois de la Coupe du monde au Qatar

Le Barça aurait aussi plus à gagner qu'à y perdre. Plombé par une dette de plus d'un milliard d'euros, le club catalan s'assurerait de récupérer quelques dizaines de millions d'euros avec un transfert, au lieu de voir "Dembouz" partir sans indemnité l'été prochain. Il économiserait aussi une partie des 12 millions d'euros par an de salaire qu'il verse au joueur. Néanmoins, un départ du Français avant le 31 janvier est tout sauf garanti. Les clubs intéressés par l'international tricolore pourraient voir d'un bon œil le fait de jouer la montre et d'attendre la fin de son contrat pour économiser le coût d'un transfert et n'avoir qu'à payer une prime à la signature. Voilà un dossier qui n'a pas fini d'agiter le mercato d'hiver jusqu'à sa clôture. 


Yohan ROBLIN

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