JO d'hiver : la juge canadienne a-t-elle faussé le concours en pénalisant le couple Papadakis-Cizeron ?

Publié le 20 février 2018 à 11h48, mis à jour le 20 février 2018 à 17h41
JO d'hiver : la juge canadienne a-t-elle faussé le concours en pénalisant le couple Papadakis-Cizeron ?

L'OR VOLÉ ? - Après la mésaventure de la danseuse Gabriella Papadakis lors du programme court, le couple de patineurs a relevé la tête pour remporter la médaille d'argent, derrière les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir. À l'issue du concours, l'impartialité de la juge canadienne, accusée d'avoir saqué les Français au profit de ses compatriotes, a été largement remise en cause.

A Pyeongchang, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont touché leur rêve du bout des doigts. Les doubles champions du monde et quadruples champions d'Europe ont finalement été battus d'un cheveu par leurs grands rivaux canadiens, Tessa Virtue et Scott Moir, en danse sur glace, ce mardi 20 février. Les patineurs français n'ont pas pu rattraper le retard accumulé, lundi 19 février, lors du programme court, suite à un problème de robe de la patineuse, qui leur a coûté de précieux centièmes dans la course au titre olympique. À l'issue du libre, 0,79 point sépare l'argent des Français (205.28) de l'or olympique des Canadiens (206.27).

Sur les réseaux sociaux, comme du côté de la Fédération française des sports de glace (FFSG), on a l'argent amer. En effet, la présence dans le jury de Leanna Caron, accessoirement présidente de la Fédération de patinage du Canada, ne passe pas. Ce lundi, lors du programme court, il lui avait déjà été reproché d'avoir surnoté les Canadiens (85,1 points) et sous-noté les Français (78,7). Schéma qu'elle a reproduit lors du libre, ce mardi. Sur les 45 notes attribuées par le jury de neuf juges (sur douze), le couple Papadakis-Cizeron a reçu 27 fois le score de 10/10. La plus haute note distribuée par la juge nord-américaine, elle, n'excède pas 9,75/10. A contrario, elle a crédité le duo Virtue-Moir de quatre 10/10 et d'un 9,75/10, sans aller en-dessous.

Le favoritisme, un problème de longue date

Leanna Caron a-t-elle désavantagé les Auvergnats au profit de ses compatriotes ? De fait, la question de son objectivité se pose. Il est clair que les notes attribuées par la juge laissent penser qu'elle a, volontairement ou non, favorisé les Canadiens. Mais, en réalité, cette notation partie-prenante est sans conséquence sur le résultat final du concours de danse sur glace.

Et pour cause : le réglement international est ainsi fait que la meilleure et la pire note sont effacées d'entrée. Ainsi, elles ne sont pas prises en compte au global. Ce système de notation, instauré en 2003, suite au scandale des Jeux olympiques de Salt Lake City où la juge internationale française Marie-Reine Le Gougne avait révélé avoir subi des pressions de la part de la Fédération française pour favoriser le couple russe aux dépens d'un autre, vise à empêcher un juge de trop desservir un couple ou au contraire à le privilégier. Une façon de pondérer le résultat final, déterminé ensuite par la somme de l'ensemble des notes restantes. 

Si la neutralité de Leanna Caron est mise à mal, et que sa présence dans le jury a de quoi gêner bien qu'elle soit autorisée par le réglement, force est de constater que ses notes n'ont pas pesé sur le score des Français, médaillés d'argent et battus par les Canadiens. Néanmoins, pour ce qui est de l'impartialité au moment de juger, il reste encore du travail à faire. Quant aux intéressés eux-mêmes, Guillaume Cizeron en tête sur Europe 1, ils ont préféré éteindre la polémique : "Il faut bien que les juges viennent de quelque part, il y a des Français parfois".  


Yohan ROBLIN

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