NO PAIN, NO GAIN - À Pyeongchang, les biathlètes auront été les plus gros pourvoyeurs de médailles de la délégation française. Avec cinq médailles, ce sont 415.000 euros de gains qu'ils vont se partager entre médaillés. Mais, hors de la parenthèse enchantée des Jeux, si certains gagnent bien leur vie, à l'image de Martin Fourcade, tous les biathlètes ne sont pas tous logés à la même enseigne.
Ils ne sont pas autant payés que les footballeurs, les tennismen ou les pilotes de F1. Pour la plupart d'entre eux, ils n'existent médiatiquement qu'une fois toutes les quatre ans. Mais, comme à Londres en 2012, Sotchi en 2014 ou Rio en 2016, les Français qui montent sur podium olympique recevront de l'argent selon le barême suivant : 50.000 euros pour l'or, 20.000 pour l'argent et 13.000 pour le bronze. Encadrés par un arrêté ministériel publié au Journal officiel, ces primes non soumises à l'impôt sur le revenu sont versées pour chaque médaille gagnée.
En Corée, à trois jours de la fin des épreuves, la délégation française a glané 15 médailles, égalant le record de Sotchi. À ce jour, le pactole total s'élève à 669.000 euros. Avec cinq breloques, trois d'or et deux de bronze, les biathlètes tricolores ont rempli les caisses. Depuis plus de vingt ans, et le titre du relais féminin aux Jeux d'Albertville, ils sont devenus les plus gros pourvoyeurs de médailles pour le sport français, avec un total de 25 médailles olympiques (9 en or, 5 en argent et 11 en bronze). Un bilan supérieur au ski alpin (16 médailles pour 4 en or).
Pas tous logés à la même enseigne
À Pyeongchang, fort de ses trois titres olympiques, Martin Fourcade a déjà amassé la somme de 150.000 euros. S'il s'en tire à bon compte, le mérite du champion, le biathlon n'est pas ce qu'il y a de plus rémunérateur. Tous les athlètes ne sont pas logés à la même enseigne que le patron de la discipline. Car si une médaille olympique permet de repartir avec une joli cagnotte, les JO n'ont lieu, rappelons-le, qu'une fois tous les quatre ans. Le reste du temps, les primes sont encore plus modestes, creusant le fossé avec celles qu'on peut trouver dans d'autres sports à la visibilité plus importante, comme le football ou encore le tennis.
Lors de chacune des épreuves de Coupe du monde, l'équivalent d'un championnat, 50.000 euros de "prize money" sont distribués aux dix premiers de la course. Le vainqueur empoche 13.000 euros, le deuxième 10.000 et le troisième 7000. Sur une saison, les gains d'un biathlète dépendent uniquement de ses résultats. Concernant le Français le plus titré de l'histoire des Jeux, le site ski-nordique.net a fait le calcul sur la saison dernière et ce sont donc 342.000 euros que le Catalan a empochés. Mais il s'agit-là d'un record et autant dire que, sans performances et pour une grande majorité de biathlètes présents sur le circuit, le pactole est bien maigre.
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Pour les aider à vivre convenablement, la plupart d'entre eux sont employés par l'État, et plus précisément par l'armée de Terre. Le contrat qu'ils signent leur rapporte en moyenne 1400 euros par mois. En contre-partie de ce salaire, ils doivent donner cinq à dix jours de leur temps sur l'année et sont soumis à quelques contraintes, comme l'interdiction de faire grève et un devoir de réserve en politique. À ces montants vient se greffer d'éventuels contrats publicitaires. Mais là encore, les cas différent en fonction de leur notoriété.