Les Bleus en finale face aux États-Unis, vingt-et-un ans après Sydney : "C'était un autre monde"

Recueillis par Emmanuel Bousquet
Publié le 5 août 2021 à 18h12, mis à jour le 5 août 2021 à 18h19
Rudy Gobert lors de la victoire de l'équipe de France pour la première journée du Tournoi olympique.
Rudy Gobert lors de la victoire de l'équipe de France pour la première journée du Tournoi olympique. - Source : AFP

INTERVIEW - Cyril Julian, argenté en 2000 à Sydney, revient sur la qualification des Bleus, vainqueurs de la Slovénie (90-89), jeudi à Saitama (Japon). Les joueurs de Vincent Collet affrontent les États-Unis en finale du tournoi olympique, samedi. Comme cela avait été le cas il y a un peu plus de vingt ans.

Grâce à un contre autoritaire de Nicolas Batum à la dernière seconde sur le Slovène Klemen Prepelic,  l'équipe de France dispute, samedi, la finale du tournoi olympique. Face à elle, l'armada américaine venue de la NBA. Un choc majuscule qui rappelle qu'en 2000, les Bleus d'alors, emmenés par Laurent Sciarra, avaient, eux aussi, défié Team USA avant de s'incliner de dix points seulement (75-85). 

L’ancien pivot Cyril Julian (135 sélections), qui était de cette campagne australienne soldée sur une médaille d'argent, souligne à quel point les choses ont changé.  

Quand vous voyez cette équipe de France, que vous inspire-t-elle ?

C'est une génération complètement différente de celles qu'on avait pu connaitre jusqu'à maintenant. Cette équipe de France est essentiellement composée de joueurs qui évoluent en NBA et ils sont au Japon avec de fortes ambitions. J'espère pour eux qu'ils feront mieux que nous il y a un peu plus de vingt ans.  

Lors du premier match du tournoi olympique, les Bleus ont battu les États-Unis (83-76). Une victoire historique qui a donné le ton... 

Depuis plus de dix ans, l'Europe a envoyé de nombreux joueurs aux États-Unis et la France n'est pas en reste. L'écart s'est réduit parce qu'ils sont désormais nombreux en NBA, à avoir appris à jouer comme eux (la saison dernière, onze joueurs formaient le contingent français, ndlr). Certains Européens sont même aujourd'hui meilleurs que les Américains. Forcément, entre notre génération qui ne comptait aucun joueur NBA et celle qu'on voit au Japon, avec 5 joueurs sur 12 qui évoluent dans le championnat nord-américain, au niveau de l'approche du mythe que représentait la NBA, ça n'a plus rien à voir. 

Quand on a affronté Carter, Garnett, etc... il s'agissait de gars qu'on ne voyait qu'à la télé
Cyril Julian, ancien pivot de l'équipe de France

L'équipe de France peut-elle désormais regarder les Américains "dans les yeux" ? 

Les mentalités ont bien changé, l'approche des matchs aussi. Nous, à l'époque, nous n'avions pas forcément de complexe, mais, nous, nous frottions à un autre monde. Eux, c'est leur quotidien. Les joueurs face auxquels ils se retrouvent samedi, ce sont leurs coéquipiers ou leurs adversaires tout au long de la saison. Quand, nous, on a affronté les Carter, les Garnett etc, il s'agissait de gars qu'on ne voyait qu'à la télé. 


Recueillis par Emmanuel Bousquet

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