Tour de France : ces fois où les spectateurs ont fait parler d'eux

Publié le 1 juillet 2021 à 18h01, mis à jour le 6 juillet 2021 à 16h02
Tour de France : ces fois où les spectateurs ont fait parler d'eux
Source : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP / POOL

SOUTIEN... OU PAS - La chute impressionnante survenue lors de la 1ère étape de la 108e édition du Tour de France, provoquée par une spectatrice, a (re)mis en lumière la cohabitation délicate entre un public fervent et nombreux et le peloton.

Il n'a pas fallu attendre longtemps. Dès la première étape, le 26 juin, une spectatrice qui brandissait une pancarte "Allez Opi Omi", a fait chuter massivement le peloton lors de la première étape du Tour 2021. Avec la casse occasionnée sur ce secteur entre Brest et Landerneau, cette Bretonne qui a été placée en garde à vue a relancé le débat sur la proximité entre le public et le peloton sur les bords de route. Et sur le danger que peuvent représenter ces impressionnantes marées humaines présentes sur les cols, dans les Pyrénées ou le long des lacets alpins, que les coureurs traversent la plupart du temps sans encombres... 

Cette présence, qui parfois déborde du bas-côté pour venir souffler au visage des grimpeurs dans le dur, fait aussi partie du folklore, de la légende même de la Grande Boucle. Dieter Senft dit "Didi", a été un de ces "animateurs" du contre-champ de la course, dans son déguisement d'El Diablo. Avec ses bonds et sa fourche, il est toujours en bonne place sur les photos et les vidéos, à quelques centimètres du peloton. 

El Diablo, lors du Tour 2017 entre Troyes et  Nuits-Saint-Georges.
El Diablo, lors du Tour 2017 entre Troyes et Nuits-Saint-Georges. - AFP

Loin des barrières qui sécurisent les départs et les arrivées, on ne compte plus les fans, souvent à demi-nus voire totalement nus, qui vocifèrent pour encourager les cyclistes. 

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Malgré les dénivelés, ils prennent en chasse leurs héros, claquent dans les mains et donnent de la voix quand les jambes commencent à piocher. 

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Difficile aussi de passer à côté des milliers de Néerlandais agglutinés dans le virage n°7 de l'Alpe d'Huez  et de l'ambiance qu'ils y mettent.  

C'est aussi ça le charme de la Grande Boucle, mais quand, en temps normal, dix à douze millions de personnes se pressent aux abords du parcours pendant trois semaines, il y a nécessairement un revers à la médaille. Les insultes, évidemment, mais souvent aussi les gestes dépassent les paroles. En 2018, Froome a raconté avoir reçu, en plus d'un verre d'urine, des coups de poing dans les flancs. Lors de cette 108e édition, Cédric Vasseur, le manager de Cofidis, faisait état auprès de Ouest-France de coureurs s'étant plaint, "de spectateurs qui leur jetaient de la bière dans la dernière ascension".

Contraint à l'abandon, l'Allemand Jasha Sütterlin (DSM), pris dans la chute survenue samedi sur la route de Landerneau, en est l'exemple. Avant lui, parmi les plus mémorables, l'Italien Giuseppe Guerini. "Turbo-Beppe" en 1999 avait failli faire les frais d'un spectateur imprudent qui,  dans l’ascension de l'Alpe d'Huez, n'avait pas pu éviter un homme venu au milieu de la route pour... prendre une photo. 

Giuseppe Guerini, en 1999 dans l'ascension de l'Alpe d'Huez
Giuseppe Guerini, en 1999 dans l'ascension de l'Alpe d'Huez - AFP

Un accrochage qui ne l'avait pas privé de la victoire d'étape. "Je suis passé du plus beau moment de ma vie, car je pensais gagner, au plus mauvais", avait déclaré le coureur italien de la Telekom. "J'ai cru perdre la course, je ne savais pas si j'avais encore de l'avance. Je suis reparti tout de suite mais c'était un moment de frénésie. Je n'arrivais pas à remettre le pied sur la pédale. J'ai compris ensuite que j'avais encore de l'avance." "Je ne souhaite pas voir la photo qu'a prise ce spectateur", avait ensuite réagi Guerini, ajoutant : "Je préfère celle de ma victoire sur la ligne".

Le chef du personnel médical du Tour de France, au chevet de Laurent Jalabert, groggy après qu'un gendarme voulant prendre une photo dans le sprint final a été heurté par les coureurs, entre Lille et Armentières, 03 juillet 1994.
Le chef du personnel médical du Tour de France, au chevet de Laurent Jalabert, groggy après qu'un gendarme voulant prendre une photo dans le sprint final a été heurté par les coureurs, entre Lille et Armentières, 03 juillet 1994. - AFP

En 1994, un gendarme, voulant prendre lui aussi une photographie, avait provoqué un choc terrible à l'arrivée au sprint de la première étape du Tour à Armentières où le Français Laurent Jalabert, le Belge Wilfried Nelissen et l'Italien Fabiano Fontanelli avaient été sérieusement blessés.


La rédaction de TF1info

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