Richard Gasquet envoie bouler Yannick Noah et Patrick Mouratoglou

par Hamza HIZZIR
Publié le 10 décembre 2014 à 17h24
Richard Gasquet envoie bouler Yannick Noah et Patrick Mouratoglou

TENNIS - Un peu plus de quinze jours après la finale de Coupe Davis perdue face à la Suisse, le Biterrois est le premier joueur français à briser le silence. Avec le naturel qui le caractérise, il a plus ou moins gentiment décliné les offres de service lancées il y a peu par Yannick Noah et Patrick Mouratoglou.

"Pour moi, c'était 250 000 dollars (202 000 euros), pas un million (808 000 euros) comme pour Jo ! Il fallait que je reste tranquille à ne rien faire plutôt que d'aller jouer ce tournoi exhibition en Asie ." Non, la rouste (6-4, 6-2, 6-2) infligée par Roger Federer le 23 novembre dernier en finale de la Coupe Davis n'a pas changé Richard Gasquet. Et c'est tant mieux. Dans un circuit ATP toujours plus adepte de la langue de bois, sa franchise naturelle figure une véritable bouffée d'oxygène. L'entretien qu'il a accordé ce mercredi à L'Équipe en est encore la preuve. Le Biterrois en profite pour répondre, à sa manière, à Yannick Noah et Patrick Mouratoglou qui, dans la foulée de la défaite des Bleus, avaient critiqué le management du capitaine, Arnaud Clément, et proposé leurs services.

"Ils n'étaient pas prêts à affronter cet évènement, j'ai senti que le match, on l'avait perdu avant, avait taclé Noah une semaine après la finale, sur Infosport+ . Il faut accepter de perdre mais là, ils n'ont pas donné le meilleur d'eux-mêmes. On n'a pas été bons, pas que sur le court. Pourquoi ? J'ai des idées. Je suis le mec qui a le plus grand palmarès depuis 50 ans en France, et les mecs ne t'appellent jamais. Et je ne parle pas que des joueurs... Mais si les cinq joueurs me disent 'Yann, on y va', là ça serait intéressant et peut-être qu'on aurait une chance. Si je m'y mets, ça ne va pas rigoler !"

Gasquet : "Mouratoglou, ça serait bien qu'il entraîne des Français, déjà"

"Si Yannick veut aider d'une manière ou d'une autre, qu'il appelle les joueurs. On a tous besoin de gens comme lui. Il a beaucoup à apporter. En 2007, j'ai été avec lui de temps en temps. Mais il fait beaucoup de concerts, lui répond Gasquet aujourd'hui. J'adore Yannick. Je comprends ce qu'il veut dire, mais la manière a été un peu délicate. On n'est pas censés savoir qu'il veut s'investir comme ça ou revenir dans le tennis. En tout cas, il n'y a rien à dire sur notre préparation. On était à 100 %." Le Biterrois est-il naïf au point de ne pas comprendre que Noah faisait juste son show et qu'il n'aurait pas commencé par donner une interview pour postuler au poste de Clément ? Possible.

Car, au moment de réagir aux propos de Patrick Mouratoglou, Gasquet s'est fait plus dur, faisant encore fi des codes en vigueur dans ce milieu très aseptisé. L'entraîneur de Serena Williams s'était pourtant montré bien moins véhément que l'interprète de "Saga Africa", lâchant dans L'Équipe du 3 décembre : "Gasquet, Monfils ou Tsonga sont capables, s'ils sont transcendés, de battre n'importe qui. Il y a plusieurs personnes reconnues sur le plan international qui peuvent faire grandir le tennis français. On ne m'a jamais posé une question en vingt ans. J'entraîne pourtant la numéro 1 mondiale... Noah dit la même chose. C'est étonnant." Réplique de Gasquet : "Mouratoglou, ça serait bien qu'il entraîne des Français, déjà. Il pourra parler plus facilement. Avec Chardy ça a duré deux mois. Qu'il prouve en formant des joueurs. Serena c'est pas très compliqué." Sacré Richard.


Hamza HIZZIR

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