Remis en liberté, Novak Djokovic sort du silence : "Je veux rester et tenter de participer à l'Open d'Australie"

Publié le 10 janvier 2022 à 7h50, mis à jour le 14 janvier 2022 à 14h15
Novak Djokovic va être libéré mais n'est pas encore tiré d'affaires.
Novak Djokovic va être libéré mais n'est pas encore tiré d'affaires. - Source : MARCO BERTORELLO / AFP

BRAS DE FER - La justice australienne a donné raison à Novak Djokovic, estimant que l'annulation de son visa ne rentrait pas dans un cadre légal. Le numéro 1 mondial a pu s'entraîner lundi, mais n'est pas sûr de pouvoir rester à Melbourne pour défendre son titre à l'Open d'Australie. Le gouvernement peut encore l'expulser.

Novak Djokovic libéré, mais pas encore délivré. Retenu depuis cinq jours au Park Hotel à Carlton, un centre pour migrants dans la banlieue de Melbourne, suite à l'annulation de son visa par le gouvernement australien, le numéro 1 mondial a obtenu une première victoire dans la bataille qu'il livre pour entrer en Australie sans être vacciné. Le juge fédéral Anthony Kelly, en charge de l'affaire, a déclaré, lundi 10 janvier, que la décision des autorités fédérales était "déraisonnable". Le magistrat a ordonné la libération immédiate du joueur de 34 ans, qui va donc, dans un premier temps, pouvoir retrouver sa liberté. 

Un soulagement pour le Serbe, qui est sorti du silence sur Twitter. "Je suis heureux et reconnaissant du fait que le juge soit revenu sur l'annulation de mon visa", a-t-il écrit, quelques heures après cette décision de justice. "En dépit de tout ce qui s'est passé, je veux rester et essayer de participer à l'Open d'Australie. Je suis venu ici pour disputer l'un des plus importants tournois devant des spectateurs incroyables."

Novak Djokovic a pu s'entraîner lundi, a annoncé peu avant son frère Djordje, lors d'une nouvelle conférence de presse organisée par la famille de la star à Belgrade. "Pour moi, c'est la plus grande victoire de sa carrière, plus grande que tous les Grands Chelems" qu'il a remportés, a déclaré sa mère Dijana Djokovic, soulagée, en référence à la décision du juge Kelly de le remettre en liberté.

"Qu'est-ce que cet homme aurait pu faire de plus ?"

Débarqué à l'aéroport de Melbourne, le 5 janvier, après avoir bénéficié une exemption médicale pour participer à l'Open d'Australie (17-30 janvier), "Nole" s'était finalement vu interdire l'entrée sur le territoire. Son entourage n'avait pas demandé le bon visa, permettant à une personne non-vaccinée de fouler le sol australien avec une dérogation. Menacé d'être renvoyé chez lui, il avait finalement été placé en quarantaine forcée dans un centre de rétention, le temps que la justice australienne se prononce sur son éventuelle expulsion, rejetée au cours d'une audience qui s'est tenue de manière virtuelle.

Sensible aux arguments avancés par la défense de "Djoko", le juge Kelly a donné espoir au camp du Serbe. "Qu'est-ce que cet homme aurait pu faire de plus ?", s'est-il interrogé, s'étonnant à la fois de la remise en cause du processus et du traitement reçu par le Serbe à son arrivée en Australie. Après délibération, il a rendu caduque l'annulation du visa, demandant au défendeur - ici, le ministre de l'Intérieur - de prendre "toutes les mesures nécessaires pour libérer immédiatement le demandeur" - en l'occurrence, Novak Djokovic. Il a ajouté que son passeport et ses effets personnels devaient lui être restitués. 

Pour autant, l'affaire n'est pas encore finie. Malgré la décision de la justice, l'État fédéral australien se réserve encore d'ordonner l'expulsion de "Nole", comme l'a annoncé Christopher Tan, l'avocat du gouvernement. Alors que le ministère de l'Intérieur était à l'origine de la première demande concernant Novak Djokovic, le ministre de l'Immigration Alex Hawkes va étudier la possibilité d'utiliser son "pouvoir personnel d'annulation". Si ce recours est exercé, le triple tenant du titre et neuf fois vainqueur à l'Open d'Australie devra quitter le pays. Il ne sera pas autorisé à y remettre les pieds avant 2025.


Yohan ROBLIN

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