Tour de France 2015 : mais pourquoi les coureurs aiment-ils autant souffrir ?

par Sebastien COCA
Publié le 23 juillet 2015 à 14h31
Tour de France 2015 : mais pourquoi les coureurs aiment-ils autant souffrir ?

MASOCHISME - Après presque trois semaines de courses et déjà plus de 2 800 km avalés, le peloton commence sérieusement à tirer la langue. Mais même abîmés par les chutes et la fatigue, les coureurs, à l'image de Jean-Christophe Péraud, continuent de pédaler et de souffrir en silence.

Respect. Lorsque François Hollande s'est déplacé sur une étape du Tour de France samedi dernier, entre Rodez et Mende, le président de la République a comme de coutume vanté le succès populaire de la Grande Boucle mais a surtout salué le courage de Jean-Christophe Péraud, victime d'une grosse chute la veille mais toujours au départ le lendemain : "On gardera de ce Tour 2015 votre chute et puis demain votre victoire, parce qu'elle va arriver", a-t-il ainsi lancé optimiste à l'adresse du coureur AG2R La Mondiale.

Sauf que pour celui qui avait terminé deuxième de l'épreuve en 2014, il ne s'agit plus de viser une victoire mais de serrer les dents et tenter d'aider ses coéquipiers. "Quand on est abîmé sur le vélo, on se focalise uniquement sur l'objectif de franchir la ligne d'arrivée, explique à metronews l'ancien grimpeur David Moncoutié, désormais ambassadeur Vittel sur la Grande Boucle. C'est la course n° 1 au monde et si ailleurs certains auraient sans doute abandonné, sur le Tour, tu t'accroches pour arriver à Paris".

"Se battre, c'est aussi ça respecter le Tour"

Après l'énorme chute du 6 juillet sur la route du Mur de Huy, qui avait eu raison du Maillot jaune d'alors Fabian Cancellara et provoqué l'abandon de quatre autres coureurs, certains, mêmes sérieusement touché, ont tout de même continué la course. Symbole de cette résistance à la souffrance, Péraud, donc, qui est arrivé en sang à Rodez le 17 juillet. Depuis, et malgré "de multiples plaies aux jambes, bras, mains, ainsi qu’à la hanche gauche, la douleur et la canicule", cahin caha, le voilà en train de franchir les Alpes...

"Je comprends qu'il n'a pas envie de lâcher car il a tout de même son statut de dauphin l'an dernier à défendre, explique encore Moncoutié. Il se bat dans l'anonymat pour lui et son équipe, c'est aussi ça respecter le Tour". Et c'est sans doute aussi cette énorme capacité d'endurance et de résilience qui explique pourquoi les coureurs fascinent autant les foules. Dans cette dernière ligne droite alpestre jusqu'aux Champs-Elysées, le public devrait encore en pendre plein la vue puisque certains, à l'image de Pierre Rolland, promettent de jeter leurs dernières forces dans la bataille. 

EN SAVOIR + >> Notre page spéciale Tour de France 2015


Sebastien COCA

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