Vendée Globe : Escoffier en détresse, délicate opération de sauvetage en cours

Y.R
Publié le 30 novembre 2020 à 21h46, mis à jour le 1 décembre 2020 à 1h16

Source : TF1 Info

SAUVETAGE - Troisième du Vendée Globe, Kevin Escoffier a déclenché sa balise de détresse après une avarie majeure sur son voilier. Le skipper de PRB s'est réfugié sur son radeau de vie. Quatre skippers, dont Jean Le Cam, se sont déroutés pour lui porter assistance.

C'est la première opération de sauvetage sur ce Vendée Globe. Alors qu'il se trouvait en troisième position de la flotte, Kevin Escoffier a déclenché sa balise de détresse, victime d'une importante voie d'eau, ce lundi 30 novembre, au 22e jour de course. Le skipper de PRB, âgé de 40 ans, a pu envoyer un message à son équipe à terre à 14h46, alors qu'il naviguait dans les 40es Rugissants, une zone de l'hémisphère Sud où les vents sont particulièrement forts. Le Français a expliqué qu'il "avait de l'eau dans le bateau", a fait savoir la direction de la course. Il a quitté son bateau "volant" pour monter sur un radeau de survie. 

Une fois le signal d'alerte donné, les secours (CROSS Gris Nez / MRCC Cape Town) se sont mis en place en lien avec l'équipe à terre de PRB, Jacques Caraës et l'équipe de la direction de course du Vendée Globe. Jean Le Cam, le concurrent le plus proche, a été dérouté afin de se rendre auprès de lui. Quatrième au classement, le skipper de Yes We Cam ! est arrivé sur zone vers 17h. L'opération de sauvetage est rendue compliquée, en raison d'une mer très formée avec des creux de 5 mètres et une eau à environ 10 degrés. De plus, selon Le Télégramme, Le Cam a rencontré un problème moteur, en tentant le secourir. 

Contact visuel perdu avec Le Cam

S'il a finalement réussi à le régler, le "Roi" Jean a perdu le contact visuel et vocal avec le radeau. À 19h20, la direction du "VG" a annoncé que deux autres concurrents, Boris Hermann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) et Yannick Bestaven (Maître Coq IV), s'étaient eux aussi détournés pour venir en renfort à Le Cam et porter assistance à Escoffier. Arrivés sur zone, selon le pointage de 22h, ils quadrillent actuellement le périmètre à la recherche du skipper de PRB, en détresse dans les mers du Sud. Également sollicité par les organisateurs, Sébastien Simon (Arkéa-Paprec) est lui attendu vers 00h30.

Les quatre navigateurs ont pour mission de sécuriser Kevin Escoffier - a priori en le faisant monter à bord de leur voilier - dans l'attente qu'un bateau des services de secours viennent le récupérer. Les concurrents ayant porté assistance à leur camarade pourront ensuite reprendre leur tour du monde en solitaire. Les heures consacrées au sauvetage seront décomptées de leur temps de course.

Déjà une sévère avarie au début du Vendée

Alors que le sauvetage se poursuit, l'origine de l'avarie majeure d'Escoffier demeure inconnue. Mais le skipper de PRB a déjà rencontré des soucis techniques sur ce Vendée. Le 11 novembre, trois jours seulement après le départ des Sables-d'Olonne, il avait fait état d'une première voie d'eau importante, due selon lui à une vanne d'évacuation d'eau qui a cédé dans une trappe, le puits de foil, laissant s'infiltrer des centaines de litres d'eau à bord de son Imoca (voir la vidéo ci-dessous). L'ingénieur de formation avait réussi à les évacuer, non sans mal, à l'aide d'une pompe et de longues heures de réparations.

Dans son histoire, le Vendée Globe a connu de nombreuses opérations de sauvetage. En 1989, lors de la première édition, les images du sauvetage de Philippe Poupon, dont le bateau s'était retrouvé sur la tranche après avoir pris une vague, par Loïck Peyron avaient fait le tour du monde. En 1996, Raphaël Dinelli, affamé, assoiffé et dans un état critique d'hypothermie, avait été sauvé par Pete Goos, dans l'océan Indien, deux jours après Noël. Le marin avait dérivé sur un radeau après avoir vu son voilier couler.

Dépêché sur zone ce lundi soir pour venir en aide à Kevin Escoffier, Jean Le Cam a lui-même été secouru en 2009, au large du Cap Horn après avoir chaviré suite à la perte de son bulbe de quille. Vincent Riou, avec qui il était au téléphone au moment de l'incident, s'était précipité à son secours, avec Armel Le Cléac'h dans son sillage. Réfugié dans l'étrave, à l'avant du bateau à l'envers, il avait été assisté in extremis. 


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