XV DE FRANCE - Limogé fin décembre pour cause de mauvais résultat, Guy Novès s'est exprimé ces derniers jours dans les médias pour évoquer le choc et l'incompréhension qu'on provoqué chez lui ce licenciement, qu'il va contester devant les prud'hommes. Des sorties qui n'ont visiblement pas du tout plu à la FFR.
Le bras de fer continue. Quelques semaines après le débarquement de Guy Novès du poste de sélectionneur du XV de France qu'il occupait depuis 2016, le technicien et son ancien employeur, la Fédération française de rugby, continuent de s'écharper par médias interposés. Dernier épisode en date, un entretien du secrétaire général de la FFR Christian Dullin, à paraître dimanche dans Le Dauphiné et dans lequel l'ancien entraîneur de Toulouse et des Bleus en prend pour son grade.
Novès prend 40.000 euros par mois
Christian Dullin
"Quand on veut se séparer de quelqu'un, soit on lui dit qu'il est plus beau, le meilleur, qu'on on va le garder, mais c'est une grande hypocrisie, soit, parce qu'il y a quand même 3 millions d'euros en jeu (d'indemnités de licenciement, ndlr), on met fin à cette collaboration", déclare notamment Christian Dullin à nos confrères. Avant d'ajouter, cinglant : "Novès prend 40.000 euros par mois et de ce que nous disent nos avocats, à 40.000 euros par mois, on peut entamer une procédure de licenciement pour faute grave".
Et ce proche du président de la FFR Bernard Laporte qui a rompu le contrat de Novès pour le remplacer par Jacques Brunel de poursuivre avec le même mordant : "La forme, la méthode... on n'est pas dans le monde des Bisounours. Guy Novès n'est pas malheureux, il ne le sera pas". Novès, dont le contrat courait jusqu'à la Coupe du monde 2019, a annoncé vendredi dans Midi Olympique avoir saisi les prud'hommes pour contester la légalité de la procédure dont il fait l'objet. Il reproche en particulier à Laporte de ne pas l'avoir convoqué à un entretien préalable.
Non seulement il ne démissionne pas, mais en plus, il nous explique que ce n'est pas de sa faute
Christian Dullin, au sujet de Guy Novès après le match nul des Bleus face au Japon
Vainqueur de quatre Coupes d'Europe et de 10 championnats de France avec Toulouse, Novès a été débarqué après une série de six tests sans victoire, en juin en Afrique du Sud puis en novembre en France. Elu en décembre 2016 à la tête de la FFR, Laporte, dont l'inimitié avec Novès était notoire, s'est donné un mois de réflexion avant de remplacer Novès par Brunel, le temps de réaliser un audit des clubs de Top 14 par son vice-président Serge Simon.
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"Il y a un an, à notre arrivée (décembre 2016), on nous a dit : 'Il ne faut surtout pas virer Novès'. Ce sont les mêmes qui nous ont dit après le Japon au mois de novembre (nul historique 23-23, ndlr) : 'Il faut surtout virer Novès', déclare encore Dullin dans les colonnes du Dauphiné. Le soir du Japon, j'ai pensé que Guy allait démissionner. Non seulement il ne démissionne pas, mais en plus, il nous explique que ce n'est pas de sa faute. A aucun moment, il nous dit qu'il était responsable de quoi que ce soit".