Copropriétés : la recharge des voitures électriques en question

Emmanuel PICARD
Publié le 24 juillet 2017 à 9h00, mis à jour le 28 juillet 2017 à 12h18
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Copropriétés : la recharge des voitures électriques en question
Source : Thinkstock

Depuis 2014, tout habitant d’une copropriété et utilisateur d’une voiture électrique peut faire valoir un "droit à la prise".

En France, la part de marché de voitures électriques tourne autour de 1% et la majorité des véhicules est achetée par les collectivités publiques. Si le prix des batteries et le manque d’autonomie des voitures propres constituent un handicap, la difficulté de trouver une borne où les recharger est un autre frein à la vente. Pas de problème quand on habite en maison particulière puisqu’il suffit d’ajouter une prise dans le garage pour faire le plein d’énergie durant la nuit. Mais pour les citadins, logés en immeubles collectifs, la situation est plus compliquée : les bornes publiques sont rares. 

En 2016, selon l’AVERE (Association pour le développement de la mobilité électrique), la France comptait 14.799 emplacements publics permettant de brancher un véhicule électrique. Répartis en 4507 points, ces stations   sont concentrées sur 3 régions : l'Ile-de-France (1631), l'Auvergne-Rhône-Alpes (461) et la Nouvelle-Aquitaine (395). Ailleurs, la fée électricité à tendance à jouer les Arlésiennes…

Comment faire en copropriété ?

Ce sont peut-être les copropriétés dotées d’un parc de stationnement clos et couvert qui permettront de multiplier les points de recharge : un décret d’octobre 2014 donne aux conducteurs de véhicules électriques un "droit à la prise" si le système utilisé permet une facturation individuelle de la consommation. L’installation de la borne de recharge est à la charge du copropriétaire. Avant les travaux, il doit demander l’inscription de son projet à l’ordre du jour de l’assemblée générale par lettre recommandée avec accusé de réception. Le syndicat de copropriétaires ne peut s’y opposer que pour des raisons sérieuses et légitimes. A défaut d’inscription dans les 6 mois, le projet est réputé accepté. La copropriété peut choisir de faire installer des bornes à ses frais ou de les louer. 

Individuel ou collectif, le prix des travaux est conditionné par différents paramètres, dont l’état initial de l’installation électrique commune qui doit être capable de supporter la tension nécessaire à la recharge concomitante de plusieurs véhicules. De même, la longueur des câbles à tirer entre le tableau général de basse tension (TGBT) et les bornes est déterminant puisque plus la distance est importante et plus le câblage sera coûteux.

Le nombre de points de recharge et le type de boitier de recharge influent aussi sur le prix de l’installation : wallbox (boîtier se fixant au mur afin de recharger une voiture électrique comme la ZOE de Renault), bornes, possibilité de recharge rapide, pilotage énergétique de la recharge en heures creuses, module d’identification et de communication permettant de faciliter la facturation sont des options plus ou moins onéreuses.

Des subventions possibles

 

Afin d’assurer la multiplication des prises, l’Etat a décidé de subventionner les copropriétés. Dans le cadre du programme ADVENIR, et jusqu’au 31 décembre 2017, elles peuvent demander une prime les aidant à financer les travaux. 

Ce coup de pouce représente 50 % du coût de l’installation avec un maximum de 1300 euros (HT) par point de recharge ou 1660 euros (HT) par point de recharge avec pilotage énergétique de la recharge. De son côté la Mairie de Paris propose une aide pour financer les travaux à hauteur de 50 % avec un maximum de 500 euros par point de recharge. Cette aide est limitée à quatre installations. 

La location de bornes de recharge n’est pas éligible à ces aides. Mais la location évite le coût initial de l’installation et permet une évolution plus souple du nombre de points de recharge.


Emmanuel PICARD

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