OTAGE - Au lendemain d'une annonce d'Aqmi au sujet de sa mère, dernière otage française au monde, Sébastien Chadaud-Pétronin était l'invité de LCI, dans une interview où il a pris acte de la volonté du groupe terroriste de négocier la libération de l'humanitaire.
Un espoir circonspect pour Sébastien Chadaud-Pétronin. Alors qu'Abou Obeida Youssef Al-Aanabi, cadre dirigeant d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, s'est montré disposé à "négocier le sort" de Sophie Pétronin, le fils de l'humanitaire s'est montré partagé, vendredi 31 mai. "C'est plutôt une bonne nouvelle que ces gens veuillent s'asseoir à la table des négociations, c'est bon signe", a-t-il entamé, avant de relativiser aussitôt : "Je reste perplexe : Paris a toujours refusé net le principe d'une négociation".
Une position qui a déjà été reprochée à l'Elysée, alors que la Bordelaise, otage au Mali, a été enlevée début 2017 par Aqmi. Si le palais a toujours assuré suivre "le dossier de très près", Sébastien Chadaud-Pétonin constate que ses appels auprès de l'administration française reste sans suite. Ainsi, depuis la prise de parole d'Al-Aanabi, le comité de soutien "n'a pas reçu de nouvelles ni du Quai d'Orsay, ni de l'Elysée. La cellule de crise nous a appelé pour nous dire qu'elle pensait à nous, on en a profité pour reproposer une réunion, mais c'est resté sans suite".
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"La santé de ma mère est très mauvaise"
Pour autant, le temps presse, juge-t-il : "On sait que la santé de ma mère est très mauvaise. [...] Ce qui est préoccupant, c'est que la dernière annonce [d'Aqmi] est arrivée quand elle allait très mal." Manière de dire que, cette fois, même si l'état de santé de Sophie Pétronin n'a pas fuité, il a des raisons de penser qu'il ne s'est pas amélioré : " On sait qu'ils ne vont pas spéculer là-dessus : s'ils disent qu'elle ne va pas bien, c'est qu'elle ne va pas bien."
De quoi l'amener à envisager de repartir, de son côté, comme il l'a déjà fait, au Mali : "Sans nouvelle de Paris, je me vois dans l'obligation d'apporter une réponse à leur proposition. Si on fait les morts, c'est elle qui va mourir." Quitte à agir seul, donc : "Je n'ai pas le choix, je ne vais pas l'abandonner." Une détermination qui ne l'empêche pas d'en appeler "encore" au gouvernement français : "J'espère tellement que le téléphone va sonner. Il est urgent qu'on se rencontre, qu'on prenne une décision. [...] Je ne comprends pas ce silence".